L'Ami de la Religion et du Roi

L'Ami de la Religion et du Roi

Lettre à la Confrérie


Lettre mensuelle - 25 mai 2020

Lettre mensuelle aux membres
et amis de la
Confrérie Royale
                        
25 mai 2020
                            

Bien chers Membres et  Amis de la Confrérie Royale,
                                 
Avec cette lettre mensuelle pour le 25 mai 2020, vous trouverez quelques changements : la Confrérie Royale en effet, se dote d'un nom de domaine et d'un site internet propre qui va remplacer les deux blogues en service depuis notre fondation.
Vous le trouverez à l'adresse suivante :  https://confrerieroyale.com/.
                     
L'envoi de la lettre mensuelle et des messages ou discours de Monseigneur le Prince Louis de Bourbon se fera désormais au moyen de cette lettre d'information liée au site, et nous en avons fait un premier essai hier (dimanche 24 mai) avec l'envoi de cette lettre que nous publions aussi pour la dernière fois sur ce blogue de l'Ami de la Religion et du Roi.
Nous avons automatiquement transféré dans le moteur d'envoi du nouveau site, les adresses de tous nos abonnés au blogue "l'Ami de la Religion et du Roi" et celles de tous les membres de la Confrérie dont nous possédions les adresses électroniques : il sera bon, à l'occasion que nous sachions si tout ceci fonctionne bien correctement et si vous recevez bien ces envois !....
Certains d'entre vous en effet nous ont déjà signalé que la lettre envoyée ce 24 mai via le nouveau site est arrivée dans leurs courriels indésirables (spams) : merci de vous assurer 
L'adresse électronique de la Confrérie va changer et, même si le site n'est pas encore tout à fait achevé, vous pouvez dès à présent y retrouver les textes principaux de la Confrérie Royale et, en "archives", tous les messages de notre Roi que nous avions publiés sur nos blogues, ainsi que toutes les anciennes lettres mensuelles à la Confrérie et les circulaires de votre Prieur à l'occasion des grandes étapes de l'année...
Certainement beaucoup de choses sont encore à perfectionner... cela viendra : merci pour votre bienveillante patience.
Plus que jamais, prions pour notre Roi légitime et pour la France,
avec zèle et générosité...
Merci à tous pour votre fidélité !
                         
                                                Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
                                                                                          Prieur.

 

Domine, salvum fac Regem !
                        

La fête de l’Ascension que nous avons célébrée il y a quelques jours est sûrement un très bon antidote au découragement. Ce découragement, ce pessimisme, voire cette lâcheté, sont actuellement prégnants au sein de l’Église, particulièrement en France. Dans le contexte épidémique que nous vivons, nous avons pu voir, et cela est une réelle cause de tristesse, l’attitude peu courageuse de nombreux pasteurs, et en premier lieu de nos évêques.

                                       

Le manque d’esprit surnaturel, la soumission totale à l’État, même quand celui-ci outrepasse ses droits vis-à-vis de l’Église, ont été peu édifiants et ont déçu beaucoup de chrétiens. Toutes les personnes sensées et qui ne versent pas dans un « surnaturalisme » déséquilibré très peu en accord avec la religion de l’Incarnation savent que la prudence doit être de mise dans un contexte d’épidémie tel que nous l’avons connu. Par le passé, l’Église avait déjà pris des mesures pour suspendre l’assistance des fidèles à la sainte messe. Cependant, cela se faisait toujours dans un esprit surnaturel et avec l’assurance que l’Église prenait ces mesures librement. L’État peut faire des recommandations, mais il n’a en aucun cas le pouvoir de contraindre la société fondée par Jésus-Christ lui-même pour le salut des hommes à fermer ses églises. N’en déplaise à nos « laïcards », l’Église catholique est au-dessus de l’État, en raison de sa fin surnaturelle et de son chef qui est Jésus-Christ lui-même, représenté par son vicaire en la personne du pape. Ce grand principe est bien sûr combattu par notre société anticléricale et matérialiste, cela ne nous étonne guère. Mais que nos évêques, successeurs des apôtres l’aient oublié, cela nous met dans une grande souffrance. Savent-ils encore ce que sont leur état et leur mission ? Croient-ils encore à ce qu’ils font ? Dieu seul sonde les reins et les cœurs, mais on est bien obligé de juger un arbre à ses fruits.

                       

Si cette attitude épiscopale déçoit et attriste, elle ne doit en aucun cas nous décourager. Les apôtres entre la Passion de Notre-Seigneur et la Pentecôte ne se distinguaient pas non plus par un courage à toute épreuve. Ce fût la venue du Paraclet, du Saint-Esprit, qui changea tout et qui donna aux apôtres cette force et ce courage tout surnaturels qui les poussèrent à annoncer l’Évangile au monde entier. Les apôtres, au moment même de l’Ascension, ne comprennent toujours pas ce qui se passe et la mission de Jésus. Dans l’évangile de la messe (Marc 16, 14-20), nous voyons que le Seigneur reproche aux apôtres leur incrédulité et leur dureté de cœur face au témoignage de ceux qui l’avaient vu ressuscité. Les apôtres pensaient encore que le Messie était venu pour restaurer la royauté d’Israël (Actes 1, 6), ne comprenant pas que sa mission dépassait infiniment cette vision terrestre.

                          

Lorsque Jésus est élevé au Ciel pour s’asseoir à la droite de son Père, les apôtres se sentent un peu abandonnés, ils ont du mal à voir comment accomplir leur tâche sans leur Seigneur. Pourtant, quelques temps après, alors qu’ils étaient réunis au Cénacle, le Saint-Esprit descend sur eux et par ses dons en fera des missionnaires zélés, allant pour une grande partie d’entre eux jusqu’à la mort pour annoncer cette Bonne Nouvelle faite chair et le salut qu’elle apporte.

                                    

A quelques jours de la fête de la Pentecôte, réjouissons-nous de cette puissance du Ressuscité monté aux Cieux, remercions-le pour le Saint-Esprit qu’il a envoyé. Prions-le particulièrement pour qu’il nous donne sa force, sa charité, que nous puissions en témoigner dans notre société amnésique de Dieu. Prions pour que les successeurs des apôtres se rappellent de leur mission surnaturelle et s’y conforment avec courage. Enfin, prions également pour que Dieu permette en France le retour d’un État respectueux des droits de l’Église et soucieux d’établir la royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme le firent nos rois de jadis, et comme le recommande souvent le Prince Louis de Bourbon, leur successeur légitime.

                            

Abbé Florian de Sauvigny

                             

Prière des Francs :
                        

Dieu tout-puissant et éternel, qui avez établi l'empire des Francs
pour être par le monde, l'instrument de votre très divine volonté
et le glaive et le rempart de votre sainte Eglise,
nous vous en prions,
prévenez toujours et en tous lieux, par votre céleste lumière,
les fils suppliants des Francs, afin qu ils voient clairement
ce qu'il faut faire pour établir votre règne en ce monde,
et que, pour réaliser ce qu'ils auront vu,
ils deviennent toujours plus puissants,
par la charité et la bravoure.
Par le Christ notre Seigneur.

                                        

 

Ainsi soit-il.


25/05/2020
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Lettre mensuelle aux membres et amis de la Confrérie - 25 avril 2020.

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Plus encore qu'à l'accoutumée,

en ce 25 avril,

jour anniversaire de la naissance de Sa Majesté,

les membres de la Confrérie Royale

prient avec ferveur pour leur Roi légitime

et offrent à Son intention

leur journée et leurs actions méritoires,
et ils Lui présentent leurs vœux filiaux :

                                   
Que Dieu bénisse et garde notre Roi !

                             

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Lettre mensuelle aux membres et amis de la Confrérie Royale

25 avril 2020

Charles X : le dernier de nos Rois à avoir reçu le Sacre !

 

« Le premier besoin de l’Europe, son plus grand intérêt était donc de bannir les doctrines de l’usurpation, et de faire revivre le principe et la légitimité, seul remède à tous les maux dont elle avait été accablée, et le seul qui fût propre à en prévenir le retour.»

                        

Ne penserait-on pas que cette phrase aurait-été prononcée par un historien authentiquement monarchiste quelques temps après la Restauration ? Elle l’a été par Talleyrand en 1814.
Dans ses mémoires, il dit encore : « La maison de Bourbon, seule, pouvait voiler aux yeux de la nation française, si jalouse de sa gloire militaire, l’empreinte des revers qui venaient de frapper son drapeau. » Et enfin : « Ce sont là les idées et les réflexions qui me déterminèrent dans la résolution que j’embrassai de faire prévaloir la restauration de la maison de Bourbon, si l’empereur Napoléon se rendait impossible, et si je pouvais exercer quelque influence sur le parti définitif qui serait pris. »

              

Devant nos yeux se dessine alors, chers confrères, l’envers du décor.
Charles X, quoique légitiment Roi parles droits de sa naissance et l'application des Lois fondamentales du Royaume, accédera au trône sous l’influence de ces gens-là, afin de contenter le peuple et de re-bâtir le pays après la folie militaire napoléonienne.
L’adolescent rebelle est, au final, bien content que son père vienne réparer les dégâts !
Ajoutez à cela le pouvoir grandissant d’une presse qui n’aura de cesse de calomnier Sa Majesté et vous avez là, avec les restes de la révolution, la véritable raison de l’échec de la Restauration.

               

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Gravure reproduisant le tableau du Sacre de Charles X par le baron Gérard

                                       

Face à cela et dans l’intérêt d’une Restauration véritable, Charles X a été un Roi intransigeant, pieux et vraiment légitime.
Légitime, ainsi que nous l'avons déjà dit, en raison des règles de succession tenues de la Tradition capétienne pluriséculaire, et légitime aussi par sa fidélité indéfectible aux principes de cette tradition, notamment à la Cérémonie du Sacre dont il ne pouvait évidemment être question de se passer.
« J'aimerais mieux scier du bois que de régner à la façon du roi d'Angleterre », déclarera notre bon Roy.

                                

Dans ces quelques mots, qui n’ont pas la prétention de raconter en détail ce règne, j’aimerais m’attarder sur deux témoignages de la magnanimité de Charles X lors de son exil, puis de sa mort le 6 novembre 1836 à Göritz, Autriche : le témoignage de François-René de Chateaubriand, et celui du cardinal Louis-François de Rohan-Chabot, d’heureuse mémoire.

                       

Comme vous le savez, chers confrères, Charles X trouva tout d’abord refuge à Edimbourg, puis auprès des Habsbourg en Autriche.

Là, il retrouve un ami en la personne du Cardinal de Rohan-Chabot, ami qu’il estime si bien qu’il a favorisé en 1829 son sacre épiscopal. Ce n’est pas peu dire quand on connaît la piété de Charles.
Les Rohan-Chabot, contraints par la révolution de s’exiler, offrent alors domicile au Roi en Autriche, en plus du château de Prague.

Le Roi apparaît alors comme bouleversé par la menace de mort qui pèse sur son fils (bientôt Louis XIX), la perte d’une partie du trésor royal sur les routes de France, mais gardera toute sa dignité dans l’épreuve. 

Le pieux Cardinal sortira édifié et grandi de cette rencontre.

                    

Charles X en costume de sacre.jpeg

                 

Puis il reçut la visite de l’écrivain et ministre des affaires étrangères.

Il l’accueille en disant : « Bonjour, bonjour, monsieur de Chateaubriand, je suis charmé de vous voir. Je vous attendais. Vous n’auriez pas dû venir ce soir, car vous devez être bien fatigué. Ne restez pas debout ; asseyons-nous. Comment se porte votre femme ? »

Tant d’amabilité et tant de noblesse dans un cadre qui ressemble à une gigantesque prison, finissent par bouleverser profondément le diplomate rompu, et Chateaubriand fond en larmes :

« Rien ne brise le cœur comme la simplicité des paroles dans les hautes positions de la société et les grandes catastrophes de la vie. Je me mis à pleurer comme un enfant ; j’avais peine à étouffer avec mon mouchoir le bruit de mes larmes. Toutes les choses hardies que je m’étais promis de dire, toute la vaine et impitoyable philosophie dont je comptais armer mes discours, me manqua. Moi, devenir le pédagogue du malheur ! Moi, oser en remontrer à mon Roi, à mon Roi en cheveux blancs, à mon Roi proscrit, exilé, prêt à déposer sa dépouille mortelle dans la terre étrangère. »

 

Quelle émotion ne suscite pas, en nous aussi, chers ami, la noble figure de ce grand Roi !

               

Les souffrances du Roi ne s’arrêteront pas pour autant, et il aura à quitter l’Autriche devant l’épidémie de choléra qui ravageait l’Europe. Il parviendra à atteindre Göritz, et le choléra le frappe à son tour. C’est alors qu’il expirera dans l’indifférence générale, gratitude de la Révolution...

Il est inhumé dans l'église de l'Annonciation du couvent de Kostanjevica, où il demeure sous la garde des franciscains.

 

Domine salvum fac Regem.

 

Abbé de Saint-Mihiel

                           

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24/04/2020
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Lettre du Prieur de la Confrérie Royale à l'occasion des fêtes pascales 2020 & Neuvaine pour notre Roi.

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Lettre du Prieur de la Confrérie Royale
à l'occasion des fêtes pascales
de
l'an de grâce 2020

     

Résurrection vitrail de Kempe  St Andrew West Wratting Cambridgeshire.jpg  

        

Mardi de Pâques 14 avril 2020.

                      

Chers membres et amis de la Confrérie Royale,

            

En tout premier lieu,  ces quelques lignes vous rejoindront pour vous souhaiter à chacun de belles, bonnes et ferventes fêtes pascales, malgré les difficultés (voire l'impossibilité) dans lesquelles se trouvent la plupart d'entre vous pour assister à la Sainte Messe et pour recevoir les sacrements.
Je prie ardemment Notre-Seigneur vainqueur de toutes les forces de mort et de toutes les puissances du mal, et Sa Très Sainte Mère, Notre-Dame de Compassion et de Consolation, de vous accorder toutes les grâces et bénédictions "supplétives" pour croître en profondeur spirituelle et ne pas céder aux insidieuses tentations du découragement qui peuvent s'immiscer dans ces confinements qu'il vous faut subir...
              

J'espère, chers membres de notre chère petite - mais valeureuse - Confrérie Royale, que vous êtes tous en bonne santé, ainsi que vos proches : si, par malheur, il arrivait que l'un ou l'autre d'entre vous fût atteint par cette épidémie, n'hésitez surtout pas à nous le signaler afin que nous prions encore davantage pour vous !

N'hésitez pas non plus, en messagerie privée, à nous faire part de vos nouvelles : même si les réponses ne sont pas toujours rapides (faute d'un secrétariat [poste qui occuperait presque une personne à plein temps !]), il est toujours important pour votre Prieur et les fondateurs de la Confrérie de savoir comment vous allez et de maintenir un lien concret de nature quasi familiale à l'intérieur de notre Confrérie.

     

Je ne m'étendrai pas ici en commentaires sur l'actualité, tant dans la société que dans l'Eglise : il y aurait beaucoup à dire, certes, mais je ne suis pas certain que ce soit maintenant le moment pour le faire.

     

En revanche, j'insiste pour que chacun lise, RELISE et approfondisse les divers messages de notre Roi légitime, les reprenne, les médite et s'en nourrisse spirituellement. Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, a une parole juste, forte, éclairante et stimulante qui nécessite, spécialement de notre part, la plus grande attention.

 

N'hésitez pas à faire célébrer des Saintes Messes par les prêtres de la Confrérie (en raison du confinement et de l'interdiction pratique de la célébration des offices publics certains commencent à manquer d'honoraires de Messes et commencent à sentir cruellement l'absence des quêtes qui leur permettent de subsister !) : Saintes Messes à l'intention de vos familles, à l'intention de vos défunts - ou des défunts morts sans les secours de la religion et pour lesquels personne ne prie -, à l'intention des malades, à l'intention des pauvres pécheurs à l'agonie, pour implorer de Dieu la cessation de l'épidémie ; et aussi Saintes Messes pour la France, pour la personne auguste de notre Roi légitime - n'oublions pas qu'il va fêter dans quelques jours son 46ème anniversaire -, pour la protection de notre belle Famille Royale... etc. ... etc.

             

Je vous exhorte à profiter des temps "libres" que peuvent vous laisser la suppression de certaines activités pour intensifier votre vie de prière : redoublons de prières aux saints protecteurs de la France, aux saints thaumaturges dont la puissance dans les temps d'épidémie a été si souvent vérifiée par le passé, aux saints qui peuvent nous préserver de toutes les pestes du corps et plus encore de l'âme, à Messire Saint Michel, et bien sûr à notre très douce Dame et Reine Marie !

                

Plus que jamais soyons ardents à sanctifier nos journées rythmées par la récitation de la prière pour le Roi à la suite du "Regina cœli" (qui remplace l'Angélus pendant le temps pascal), à marquer et à offrir avec toujours plus de zèle et de générosité la journée du 25 de chaque mois...
Et en préparation de l'anniversaire de la naissance de notre bien-aimé Souverain, qui est aussi l'anniversaire de la naissance de son ancêtre Saint Louis pour lequel il nourrit une grande vénération, je vous invite à faire une neuvaine à son intention, du vendredi 17 au samedi 25 avril : pour cette neuvaine, je publie ci-dessous comme proposition de prière, une fameuse prière du Révérend Père Louis Bourdaloue, composée originellement pour Louis XIV, dont Louis XX est aujourd'hui l'aîné des descendants.

               

Les circonstances actuelles, en particulier le prolongement du "confinement" jusqu'à la date du 11 mai (au moins... car nous ne sommes pas à l'abri de nouvelles rallonges  ou du moins de limitations imposées aux déplacements et rassemblements, aussi pieux qu'en soient les motifs!), nous contraignent à modifier les prévisions et annonces précédemment faites concernant le 5ème pèlerinage annuel au Puy-en-Velay, prévu du 21 au 23 mai.
Attention ! Je ne parle pas d'annulation pure et simple : à cette date-là, le pèlerinage aura bien lieu, mais d'une manière différente et vous recevrez dans quelques jours les modalités auxquelles vous pourrez TOUS y prendre part... sans bouger de chez vous !

En outre, nous sommes en train d'étudier la possibilité d'un rassemblement au Puy vers la fin de l'été (peut-être à l'occasion de la solennité de Saint Louis, c'est-à-dire le dimanche 30 août : tout ceci reste à organiser et à préciser).

                  

Enfin, je vous demande de diffuser largement ce message autour de vous, d'être vraiment des membres actifs de la Confrérie Royale, et "d'enrôler" un maximum d'âmes de bonne volonté pour cette neuvaine à l'intention de notre Roi légitime vénéré, afin d'obtenir du Ciel le maximum de grâces pour sa personne et pour l'assister dans la mission qui lui a été dévolue par la naissance.

                    

Avec l'assurance de ma prière dévouée et de mes sentiments les plus religieusement chouans.

            

Vive Dieu ! Vive le Roi !

      

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

      

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Neuvaine à Saint Louis, à l'intention de Sa Majesté le Roi
     

du 17 au 25 avril 2020

     

« Regardez-nous du haut du Ciel, ô Saint Monarque !
Et dans cette félicité éternelle que vous possédez, soyez sensibles à nos misères : tout indignes que nous sommes de votre secours, ne nous le refusez pas. Regardez d'un œil favorable ce Royaume que vous avez si sagement gouverné, et si tendrement aimé. Si, par la corruption des vices qui s'y sont introduits depuis votre règne, la face vous en paraît défigurée, que cela même soit un motif pour vous intéresser, comme son roi, à le renouveler : si vous y voyez des scandales, aidez-nous à les retrancher.
Étendez surtout votre protection sur notre auguste Monarque. C'est votre fils, c'est le Chef de votre Maison, c'est l'imitation de vos vertus, c'est la vive image de vos héroïques et royales qualités : car il est comme vous le zèle de Dieu, il est comme vous le protecteur de la vraie religion, le restaurateur des autels, l'exterminateur de l'hérésie.
Obtenez-lui les grâces et les lumières dont il a besoin pour achever les grands desseins que Dieu lui inspire ; que cet esprit de sainteté qui vous a dirigé dans toutes vos voies vienne reposer sur lui ; qu'il nous anime nous-mêmes, et qu'il nous conduise tous à l'éternité bienheureuse.
Ainsi soit-il ! »

                            

Saint Louis, priez pour nous !
Sainte Jeanne d'Arc, priez pour nous !
Saints et Saintes de France, priez pour nous !

               
                                  

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14/04/2020
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Lettre mensuelle aux membres et amis de la Confrérie - 25 mars 2020.

Lettre mensuelle aux membres et amis
de la
Confrérie Royale
en la fête de
l'Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie,

patronne principale de la Confrérie

25 mars 2020

    

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Philippe de Champaigne : Annonciation de 1644

     

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Fiat !

                            

C’est par ces paroles qu’une humble jeune fille de Nazareth offrit au monde ce que le grand Moïse dans toute sa sagesse n’avait pu que préfigurer, ce que le roi David dans toute sa gloire n’avait pu que chanter, ce que le prêtre Melchisédech n’avait pu qu’annoncer : la victoire de l’humilité sur l’orgueil, de la femme sur le serpent, du Roi des rois sur le prince de ce monde, le Fils de Dieu fait Homme pour nous sauver.

                                 

Par ce Fiat, la Très Sainte Vierge Marie se conforma totalement à la volonté de Dieu, toute attentive à Ses voies, s’oubliant en Lui. C’est par un acte d’abandon total à la volonté divine que Notre-Dame nous a donné le Roi des rois… Ah ! Mais ne serait-ce donc pas le mode d’emploi ? Nous qui prions chaque jour pour le retour du Roy sur le trône de France, n’avons-nous pas là le plus beau, le plus adapté des exemples ? Oui bien sûr ! Et l’Histoire nous le prouve :

                      

Fiat ! Le cri de Clovis au Dieu de Clotilde et du grand saint Rémy, qui porta sur les fonts baptismaux le Royaume de France naissant, et scella ainsi l’alliance éternelle entre Dieu et nos rois.

                        

Fiat ! La victoire de Philippe-Auguste à Bouvines, seul contre tous, repoussant la perfide Albion et l’empire Germanique qui cherchaient à submerger le Fils aîné de l’Eglise.

                                 

Fiat ! L’empressement de saint Louis pour délivrer le Saint Tombeau des mains des Infidèles, y laissant la vie pour accomplir sa mission de Majesté Très Chrétienne.

                               

Fiat ! La réponse de l’humble bergère de Domrémy, boutant les Anglais hors de France, confirmant au Nom de Notre Seigneur Jésus-Christ la loi de primogéniture mâle, et établissant pour jamais, par la Triple Donation, Jésus-Christ vrai Roy de France, et le Roy pour Son lieutenant.

                           

Fiat ! La conversion, contre toute attente, du huguenot Henri de Navarre à la Vraie Religion, montrant par-là que Dieu veille à l’application exacte des lois fondamentales.

                            

Fiat ! Le vœu de Louis XIII, établissant pour jamais la Très Sainte Vierge Marie Reine de France et de Navarre, lui offrant sa couronne et ses sujets.

                                    

Fiat ! La grandeur du Roy Martyr, pardonnant à ses bourreaux sur l’échafaud, suppliant le Dieu Tout-puissant d’épargner à ses peuples les châtiments d’un tel crime.

                       

Fiat ! donc, le mot d’ordre de tous ceux qui ont fait la France. Mais est-ce à dire que tous ces serviteurs de Dieu n’ont fait qu’attendre sans rien faire l’homme providentiel ? Sont-ils restés oisifs ? Certainement pas ! Notre-Dame n’avait-elle pas anticipé la volonté divine en Lui consacrant sa virginité, bien avant la visite de l’ange ? Et lorsque celle-ci arriva, n’était-elle pas, comme nous le rapporte la Tradition, en train de prier pour l’avènement du Messie ? Du Sauveur ? Oui nous pouvons et nous devons vivre de la volonté de Dieu au point de pouvoir l’anticiper !

                     

Voici donc ce que nous pouvons faire en cette belle fête de l’Annonciation : Renouvelons avec ardeur notre engagement pour le retour de la France à son Roy, Notre Seigneur Jésus-Christ, par Son lieutenant. Demandons pour cela l’aide de notre Reine très aimante, qu’elle nous enseigne comment vivre de l’humilité et de l’obéissance qui l’ont sans cesse animée, afin qu’à sa suite, tout le Royaume de France puisse un jour avec son Roy s’agenouiller aux pieds de Son Divin Maître et redire avec foi : « Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum Verbum Tuum ! »

 

abbé de Fleury

                                

 

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Philippe de Champaigne : Annonciation (1645)

              

Quelques avis complémentaires :

                  

Avec la crise générale engendrée par l'épidémie de coronavirus-covid 19, beaucoup - sinon la plupart - d'entre vous , chers membres de la Confrérie Royale, se trouvent privés de l'assistance à la Sainte Messe et de l'accès aux sacrements de pénitence et d'Eucharistie.
Cette situation pénible, dont il semble bien à ce jour qu'elle englobera les jours sacrés de la Semaine Sainte et de la fête de Pâques, représente un véritable sacrifice, dont il faut savoir tirer profit pour se sanctifier davantage, creuser en nous de plus grands désirs spirituels, ne rien relâcher de notre ferveur...

Concrètement, si Nos Seigneurs les évêques nous ont dispensé (c'est en leur pouvoir en cas de crises graves comme en ces jours) de l'assistance à la Sainte Messe dominicale, cela ne nous dispense en aucune manière du devoir imposé par le 3ème commandement de Dieu de sanctifier le dimanche. Vous disposez, en beaucoup d'endroits, à titre exceptionnel, d'assister "à distance" à la Sainte Messe par le moyen de nombreuses diffusions en direct sur Internet : c'est un pis aller qui permet de maintenir le lien avec nos pasteurs et avec les prêtres qui ont la charge de nos âmes.
Le temps du confinement est un temps privilégié pour intensifier notre vie de prière personnelle : chapelet voire rosaire quotidien, chapelet des Sept-Douleurs de Notre-Dame, chemin de la Croix, pratique de la communion spirituelle. Dans l'impossibilité de vous confesser, ayez soin de faire de nombreux et fréquents actes de contrition.

Prions pour que la contagion épargne notre Roi et sa famille, prions les uns pour les autres, prions pour les malades, demandons l'intercession des saints thaumaturges pour la cessation de l'épidémie, prions pour le personnel soignant, prions pour les âmes des défunts (un très grand nombre entre dans l'éternité sans préparation, sans avoir eu le temps de la conversion et du repentir), prions pour les familles dans le deuil, prions pour les pauvres pécheurs à l'agonie... prions ! prions ! prions !

MERCI de bien vouloir nous signaler en particulier s'il y a des membres de notre Confrérie qui sont touchés par la maladie.

En ces jours-ci, la divine Providence a fait en sorte que deux des fondateurs de la Confrérie Royale, Monsieur l'Abbé Louis de Saint-Taurin et moi-même, votre humble serviteur, nous trouvions réunis en mon ermitage : nous portons ensemble le souci de tous les membres de notre Confrérie et leurs intentions que nous recommandons au divin Cœur de Notre-Seigneur et au Cœur douloureux et immaculé de Notre-Dame.

Ne lâchons jamais la main de la "petite fille Espérance", comme l'appelait Charles Péguy, et soyons plus que jamais unis

           

Pour Dieu et pour le Roi !

               

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

                  

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24/03/2020
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Lettre mensuelle aux membres et amis de la Confrérie - 25 février 2020.

Pour un Carême sans face de Carême !

  Lettre mensuelle aux membres et amis de la Confrérie Royale

25 février  2020        

      

« Memento, homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris »

                                            

Cette sentence de la liturgie romaine résonne chaque année à nos oreilles, lorsque nous approchons de l’autel, la tête baissée, notre besace spirituelle remplie de bonnes résolutions en vue de nous élancer sur le chemin de la Quarantaine pénitentielle, désireux de nous corriger et de rayonner de la sainteté sous le beau soleil de Pâques. Beau tableau en vérité, que nous aimerions tant voir sans ombre, sans tache, sans déchirure. Et pourtant, nous le savons bien par expérience, et chaque année nous le révèle, nos résolutions s’évanouissent rapidement, nos pieux désirs se refroidissent, nos aspirations à la sainteté se dissolvent. Nos objectifs fixés la veille des Cendres sont rarement atteints dans leur quantité comme dans leur qualité. Quant au retour au réel des lendemains de Pâques, il nous fait bien souvent oublier de conserver intacts nos fermes propos et nos louables améliorations. Ainsi va la vie, dirait un fataliste. Quant au païen, il nous rirait au nez en cherchant à nous prouver, par ses sarcasmes, l’inutilité, la vacuité, voire l’hypocrisie de tels efforts. Et pourtant ! Si le Carême était une démonstration rituelle d’hypocrisie, à l’image de certains prétendus jeûnes religieux dont nous n’évoquerons pas ici la malice intrinsèque, il ne serait plus de mise chez les catholiques dans une société aussi areligieuse que la nôtre. Je dirai même plus, le Carême est au XXIe siècle une preuve de la véracité de notre sainte religion, tellement cette pratique vénérable est en rupture avec le consumérisme en vogue depuis tant d’années. Ce dernier nous inventera des pratiques de jeûne à toutes les sauces, du régime d’amincissement publicitaire aux délires véganistes, pour ne viser qu’un prétendu bien-être corporel associé à de petites économies et une pseudo-bonne conscience devant le diktat médiatique et culturel ambiant. Bref, rien à voir avec notre Carême, ces 40 jours d’intimité dans le désert avec le Seigneur pour retrouver la pleine vie de Dieu en notre âme.

                

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Pierre Mignard : Ecce Homo

                   

Pénitence, pénitence, vous avez dit pénitence ?

                                                     

Il ne faut pas confondre la fin et les moyens. Le Carême, ce n’est pas avant tout la privation de certaines catégories de nourriture et de boisson. Il ne faudrait pas non plus présumer trop de ses propres forces dans le domaine – la présomption reste d’ailleurs une fausse morale – en identifiant le Carême à ces privations matérielles et en risquant d’endommager sa santé et d’entraîner des répercussions néfastes sur notre vie de famille et notre travail professionnel ou scolaire. Un mineur de fond qui s’essaye au jeûne parfait, je ne sais pas comment il va remonter le tunnel. Et je ne parle pas du chauffeur de bus qui risque l’évanouissement à chaque virage ou l’élève qui tombera d’inanition sur sa copie. Bref, un petit conseil. S’il vous faut vos 2000 calories par jour pour tenir le coup et exécuter fidèlement votre devoir d’état – qui est, je le rappelle, votre premier devoir de chaque jour – alors n’hésitez pas à remplir votre assiette et votre verre, raisonnablement bien sûr, sans qu’aucun scrupule ne vous guette. On le sait, ce genre de scrupules viennent plus souvent des ténèbres que de la lumière… De même, s’il vous faut vos 3 carrés de chocolat avec votre café pour repartir avec le sourire et ne pas risquer de regimber contre le voisin de classe ou le collègue de bureau, pour finir la journée avec une tête de cochon, alors mangez vos 3 carrés de chocolat, et même 5 s’il le faut. Tous ces exemples triviaux pour dire qu’il ne faut pas identifier le péché à la seule gourmandise (surtout la gourmandise la plus puérile !) et ne pas réduire le carême à la seule pénitence alimentaire.

                                     

 

En effet, le carême est avant tout un temps de pénitence. Faire pénitence, c’est « changer de vie en se détournant du mal et de ce qui nous entraîne au mal, pour se tourner vers Dieu dont on s’était éloigné. »1 La pénitence doit donc viser un but unique : la conversion (convertere, « se tourner vers ») à Dieu, qui implique le rejet du mal et l’attrait du bien. Or comme nous sommes tous pécheurs – n’est-ce pas ? – nous avons tous besoin de pénitence. La pénitence est pour le bien de l’âme, et par répercussion du corps. Les actes de pénitence, intérieurs et extérieurs, exigent un effort sur nous-mêmes, contre nos tendances au mal, un désir sincère de réparer nos fautes passées, que nous devons regretter du fond du cœur, et la résolution non moins sincère d’éviter le péché. Le sacrement de pénitence, l’un des plus beaux dons du Seigneur, qui répand sur nos âmes la miséricorde divine, ne peut s’appliquer à nous que si nous avons le regret de nos fautes (contrition) et la résolution de les réparer. Le Carême doit d’ailleurs être pour chacun d’entre nous l’occasion de retrouver le chemin du confessionnal, si notre GPS nous avait égaré dans les sentiers du péché, de l’insouciance, de la négligence ou de la peur d’avouer nos fautes. Quelle drôle d’idée d’avoir peur du confessionnal ! Peut-on avoir peur de Quelqu’un, en l’occurrence du bon Dieu, qui non seulement nous pardonne immédiatement nos fautes, mais en plus nous accorde un trésor de grâces pour affronter à l’avenir la Tentation ? Ce serait être ingrat ou manquer de confiance en la miséricorde du Seigneur, que de fuir le confessionnal ou d’avoir peur de ces moments d’humiliations spirituelles qui sont pourtant indispensables pour notre sanctification. Alors, chers amis, profitons de ce Carême pour repousser cet orgueil qui paralyse nos efforts spirituels !

                             

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Francisco de Zurbaran : Agnus Dei

                          

Le jeûne, la prière et l’aumône

                             

Ce sacrement de pénitence est ainsi prolongé, dans notre pratique quadragésimale, par nos actes de pénitence. Nous parlions d’actes intérieurs et extérieurs, de pénitences spirituelles et matérielles. Pas la peine de se faire des nœuds dans le cerveau pour trouver de bonnes résolutions dans le domaine ! Ouvrons simplement les Écritures, qui nous enseignent qu’il existe trois types d’expression de la pénitence. Ainsi, nous lisons dans le livre de Tobie : « La prière est bonne avec le jeûne, et l’aumône vaut mieux que l’or et les trésors. Car l’aumône délivre de la mort, et c’est elle qui efface les péchés, et qui fait trouver la miséricorde et la vie éternelle. »2

                     

Commençons par le jeûne. Le jeûne consiste pour le chrétien, « à faire un seul véritable repas pendant la journée, et à ne prendre qu’une collation frugale le matin et le soir »3. Et moi qui croyais que ça voulait dire ne rien manger du tout ? Rassurez-vous, mon cher, on n’est loin de ça ! Quant à la qualité du repas et de la collation, nous laissons à chacun le soin d’organiser ses menus, car nous ne sommes ni traiteur ni diététicien… Comme nous le disions tout à l’heure – malgré le carré de chocolat – il nous faut faire un certain effort d’ascèse adapté, afin que notre devoir d’état n’en pâtisse point. Chacun doit voir ce qu’il peut faire et comment il peut le faire, selon son âge et son état de santé bien entendu : à l’impossible nul n’est tenu ! Ce jeûne doit être avant tout une offrande au Seigneur, par lequel « le corps est replacé dans sa vraie position : celle de serviteur de notre esprit. »4 Libéré d’un « surpoids » gênant, notre âme est plus légère et plus apte à s’élever vers les hauteurs spirituelles du Carême, vers la contemplation du mystère de la Rédemption, vers sa conversion au Seigneur. Mais attention ! Cette libération doit se manifester sur notre visage, le visage d’un chrétien libre et joyeux, un visage qui reflète la sainteté et qui respire le bonheur : « Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air sombre, comme font les hypocrites, qui exténuent leur visage, pour faire paraître aux hommes qu’ils jeûnent. »5 Bref, mes amis, ayez des têtes de sauvés, pour reprendre une parole de… Nietzche.

                   

La prière. C’est la respiration de toute âme chrétienne. Un chrétien qui ne prie pas étouffe... et meurt. Le Carême doit être pour nous l’occasion de redoubler d’activité spirituelle, de renouer nos dialogues quotidiens avec le bon Dieu, si le tourbillon du monde et de l’activisme ont pu malheureusement couper nos communications. La prière, c’est mieux que la 5G, elle nous connecte avec le Ciel sans risquer de voir notre batterie se vider et notre forfait exploser. Mais, chers amis, est-ce que nous avons l’audace de briser notre suractivité de chaque jour en offrant par-ci par-là quelques minutes au Seigneur ? Entrons-nous dans une église, lorsque nous voyons la porte ouverte, ne serait-ce que 5 minutes, pour nous recueillir dans un cœur à cœur avec Jésus présent au Tabernacle ? Ouvrons-nous l’Évangile, ou quelque pieuse lecture spirituelle, avant de nous coucher pour reposer notre âme en Dieu ? Tous ces petits réflexes d’une vie chrétienne, souvent reportés aux calendes grecques par nos « pieuses velléités », doivent être appréhendés avec soin pendant le Carême. Chers amis, rappelons-nous encore : une âme qui ne prie pas est une âme qui se meurt. Et cette prière peut s’effectuer partout, spécialement dans la solitude de l’âme : « Lorsque vous priez, ne faites pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et au coin des rues, afin d’être vus des hommes. […] Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre, et, ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est présent dans le secret : et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. »6 Vous voyez, ce n’est pas difficile !

                                  

L’aumône. Le Carême est le moyen aussi de nous rappeler que nous ne sommes pas seuls sur la terre ; que la dimension communautaire du Salut doit s’exprimer dans notre quotidien, en tant qu’apôtres de la Vérité et en tant que ministres de la Charité auprès de nos frères, vivants et défunts. Le bon Samaritain de l’Évangile doit être ainsi notre principal modèle au cours de la sainte Quarantaine. Mais attention ! Nous devons, sur ce plan-là, bien garder à l’esprit l’enseignement du Sauveur : « Quand donc tu fais l’aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d’être honorés des hommes. […] Pour toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit dans le secret : et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. »7 Tout un programme ! Mais que sont ces aumônes ? Le catéchisme nous l’enseigne, sous le titre d’œuvres de miséricorde : les œuvres spirituelles (enseigner l’ignorant, conseiller celui qui en a besoin, corriger l’égaré, pardonner les injures, consoler les tristes, souffrir avec patience les adversités, prier Dieu pour les vivants et les morts) et les œuvres corporelles (visiter le malade, donner à manger et à boire à celui qui a faim et soif, secourir le captif, vêtir celui qui est nu, accueillir le pèlerin, enterrer les morts)8. À nous d’estimer, en fonction de notre devoir d’état, de nos aptitudes physiques et de nos possibilités matérielles, en bannissant toute vanité et toute présomption, comment réaliser telle ou telle de ces œuvres de miséricorde, au service de notre prochain, comme un témoignage de l’œuvre de Rédemption du Seigneur.

                             

Bref, je me rends compte que je n’ai finalement rien à dire sinon qu’à répéter inlassablement les paroles de l’Évangile, les enseignements de l’Église et les exemples des saints, comme les prédicateurs ne cessent de le faire depuis tant de siècles. Mais bon, la terre continue de tourner, les paroles sont toujours oubliées, et nous avons l’impression de prêcher dans le désert… Puisse ce Carême 2020 nous aider à nous secouer, pour offrir à Dieu une pénitence sincère et un désir profond de conversion personnelle, pour notre sanctification, pour l’édification du monde qui nous entoure, pour l’exaltation de la sainte Église en ces temps apocalyptiques, pour notre pauvre France qui a tant besoin d’offrandes et de sacrifices pour rayonner de nouveau de cette lumière de Fille aînée de l’Église, pour qu’elle redevienne le flambeau des nations. Ceci est mon plus vif désir ! Alors, courage et confiance ! Qu’il en soit ainsi.

                      

Mathias Balticensis

               

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Philippe de Champaigne : la Sainte Face

 

                     

1 Blog du Mesnil-Marie : "Petit catéchisme sur le carême et la pénitence" ici

 

2 Tob. XII, 8-9.

 

3 Blog du Mesnil-Marie : "Petit catéchisme sur le carême et la pénitence" ici

 

4 Ibid.

 

5 Mt VI, 16.

 

6 Mt VI, 5-6.

 

7 Mt VI, 2-4.

 

8 Blog du Mesnil-Marie : "Petit catéchisme sur le carême et la pénitence" ici

 


24/02/2020
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Lettre mensuelle - 25 janvier 2020

" Parce que tu es tiède,
Je suis prêt de te vomir de Ma bouche  !"

 

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 « A l'ange de l'église de Laodicée, écris : Voici ce que dit Amen, le témoin fidèle et véritable, qui est le principe des créatures de Dieu. Je sais tes œuvres : tu n'es ni froid ni chaud : plût à Dieu que tu fusses froid ou chaud ! Mais parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni chaud, Je suis prêt de te vomir de Ma bouche. »

(Apocalypse III, 14-16)

                                                 

Chers membres et amis de la Confrérie Royale,

                                    

Malheur à moi si, comme ces "chiens muets - canes muti" dénoncés par l'oracle inspiré au prophète Isaïe (cf. Is. LVI, 10), je n' "aboie" pas afin de vous mettre en garde contre les dangers qui menacent de toutes parts !
Malheur à moi si je ne vous "secoue" pas pour vous empêcher de vous assoupir dans votre vie spirituelle !
Malheur à moi si je vous laisse dans un repos illusoire dont les conséquences seraient néfastes pour vos âmes, pour l'Eglise et pour la France !
                       

Souffrez donc que je vous admoneste et que, une fois encore, je vous engage avec quelque énergie à ne point vous laisser aller à la routine, à ne point vous contenter du ronron des habitudes, à ne point demeurer dans les ornières d'un pieux train-train, à raviver sans cesse en vos âmes l'ardeur, la flamme et le zèle, et à combattre sans merci la tiédeur !

                               

Et parce que une âme de feu bien plus avancée que moi dans les voies de la sainteté et de la direction spirituelle a fort judicieusement résumé ce qu'il convient de dire à ce sujet, je me contenterai de lui laisser aujourd'hui la parole.
Cette âme de feu, cet homme qui s'est avancé très loin dans les voies de la sainteté, ce prêtre qui fut un directeur spirituel extraordinaire, c'est l'abbé Henri Huvelin (1838-1910), connu en particulier pour avoir contribué à la conversion du Bienheureux Charles de Foucauld et d'Emile Littré. 

                               

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Le confessional de l'abbé Huvelin à l'église Saint-Augustin (Paris)

                                      

1) La plus grande des menaces : la tiédeur.

                                         

« La tiédeur... Bien petit mot pour la plus redoutable des menaces et pour un état particulièrement dangereux. (...)

La tiédeur est l'état de l'âme qui se laisse aller au péché véniel, à l'infidélité (...) mais qui néanmoins reste tranquille tout en résistant à Dieu.

Des âmes arrivent au confessionnal avec le poids de fautes très lourdes (...) mais elles ont la volonté de sortir de cette mauvaise voie. D'autres âmes ont, en apparence, moins à se reprocher. Aussi facilement que de l'eau, elles boivent ce qu'il leur plaît de nommer 'fautes vénielles'. A force de résister à la Grâce, celle-ci ne devient plus qu'un petit souffle imperceptible. Voilà justement l'état dangereux : celui dont on ne souffre pas !

                   

(...) L'âme tiède n'ira pas jusqu'au péché mortel, elle s'arrêtera ; mais elle se complaît dans les infidélités et demeure dans cet état parce que, avant tout, elle craint de se gêner.

Par petitesse, mauvaise volonté ou lâcheté, absence d'ambition ou d'idée de grandeur, elle s'habitue à sa médiocrité... Elle méprisera ou négligera ce qu'elle traite de 'petites choses', comme si elle se plaçait au-dessus d'elles ; mais ces choses 'petites' forment l'ensemble des mérites de la vie !

                                

(...) De telles âmes ne s'inquiètent pas. Elles voient le mal qu'elles n'ont pas commis, mais ignorent celui qu'elles font et se targuent de n'être jamais tombées dans la faute mortelle. Elles ne cherchent pas à sortir de leur dangereuse quiétude.
Leur acte de contrition est aussi machinal que leur confession. Elles n'ont aucun regret et ne prennent aucune résolution...

(...) Il y a là quelque chose d'infiniment douloureux. Je ne parle de ce mal qu'avec la plus profonde tristesse. »

                                                       

(Abbé Henri Huvelin - récollection prêchée à Saint-Eugène, le 11 mars 1885)

                                    

2) Les causes de la tiédeur :

                                

« La tiédeur provient de différentes causes :

... de la lâcheté d'une âme qui redoute plus l'effort et la peine que la déplaisance à Dieu.

... d'une disposition à se disperser. On vit hors de chez soi. On recherche de tristes ressources dans les choses, parce que la pensée de Dieu est pénible et que l'on veut y échapper.

(...) On recherche certaines familiarités, certaines conversations frivoles. On perd le goût de la piété, on évite les personnes pieuses. On traite de haut certains devoirs comme s'ils étaient à l'usage des enfants et non à celui d'une âme qui commence à grandir.

(...) En un mot, la tiédeur vient du besoin de s'affranchir de ce qui commence à ennuyer, d'un travail trop lourd... Oui, l'âme tiède fuit la gêne, essaie de se faire une vie plus facile.

(...) Elle s'enferme dans une existence sans gêne.

L'Evangile, ce n'est pas cela ! Dieu merci ! Le sentier est plus rude, mais aussi l'horizon plus étendu ! »

 

(Abbé Henri Huvelin - récollection prêchée à Saint-Eugène, le 11 mars 1885)

             

3) Débusquer sa propre tiédeur :

                                             

« La tiédeur se reconnaît facilement. J'entends tous les jours : 'Ma prière m'ennuie. Je ne la fais plus'. Voilà une âme tiède...

(...) Si Jésus passait (...) et disait : 'Que voulez-vous que Je fasse ?' Cette âme ne saurait que répondre. Au moment de prier elle subit l'ennuyeuse nécessité de la prière quotidienne et ne sait rien dire à Dieu. Voilà bien la tiédeur !

(...) Une âme me dirait : 'J'essaie, je me reprends à plusieurs fois... quand je renonce à prier je suis triste de n'avoir rien su, rien pu dire' ; alors ce ne serait plus de la tiédeur : le simple regret qui exprime une douleur serait le commencement d'une excellente prière !

(...) D'autres affirment : 'Je n'ai rien fait que de très petites fautes'. (...) Elles comptent pour rien les résistances à la Grâce et toute la multitude des fautes d'omission, l'absence de tout effort, de toute pensée... Elles oublient les petites émotions malsaines recherchées, l'entraînement des sens auquel elles ont obéi... les pensées auxquelles elles n'ont pas résisté.

Elles ont joué aux abords du mal et, parce qu'elles n'ont pas été jusqu'au bout, elles comptent pour rien ce qu'elles ont fait !

(...) Certaines vies ne comptent aucun acte bienveillant, salutaire ; aucune gêne de soi-même : ces âmes-là ignorent la bonté... et elles jugent n'avoir rien fait de répréhensible parce qu'elles n'ont pas fait directement un grand mal !

(...) Les âmes qui vivent de pensées futiles, d'entrainement, de laisser-aller, perdent tant d'occasions de faire le bien ! Elles refusent si souvent la Grâce de Dieu...

(...) Le seule moyen de les réveiller de cette torpeur sera la chute qui fait du bruit, entraînant tant de choses avec elles.
Dieu peut permettre cette chute humiliante pour réveiller l'âme qui s'endort, plutôt que de la laisser aller dans ses illusions. »

                               

(Abbé Henri Huvelin - récollection prêchée à Saint-Eugène, le 11 mars 1885)

                                        

                                            

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Bien chers Amis, ces remarques et conseils de l'abbé Huvelin, nous devons nous les appliquer loyalement à nous-mêmes, sans complaisance coupable : notre vie spirituelle en dépend, et de notre vie spirituelle dépend la qualité de notre engagement au service du Roi et de la France.

                                             

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

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Rendez-vous importants à ne pas manquer
tout au long de cette année 2020 :

                                  

1) Quotidiens : avec les trois angélus suivis de l'oraison pour le Roi ;
2) Mensuels : le 25 de chaque mois, journée spécialement offerte à l'intention du Roi ;
3) Annuels, avec cette année en particulier trois importants pèlerinages :
- les 16 & 17 mai à Domremy avec l'Ordre de Saint Remy (voir > ici) ;
- du 21 au 23 mai au Puy-en-Velay pour le cinquième pèlerinage annuel de la Confrérie Royale ;
- les 26 & 27 septembre à Sainte-Anne d'Auray avec l'UCLF.


24/01/2020
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Vœux du Prieur de la Confrérie Royale pour l'an de grâce 2020

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Confrérie Royale
Le Prieur

                        

Vendredi 3 janvier 2020 ;
Fête de Sainte Geneviève, vierge ;
Premier vendredi du mois.

                                                                                      

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« Notre résolution : la contre-révolution ! »

             

Bien chers Membres et Amis de la Confrérie Royale,

                      

Il me semble particulièrement opportun de venir à vous en cette fête de Sainte Geneviève, dont la vie, la prière et l'œuvre furent d'une importance capitale pour le passage de la Gaule romaine, livrée aux envahisseurs (dont la plupart étaient hérétiques), à la France catholique.
Au moyen de ces quelques mots, je tiens en premier lieu à vous présenter mes vœux de bonne et surtout sainte année 2020 ; sachant que, du point de vue de notre humble - et néanmoins si importante - Confrérie, il importe, avant toute autre chose, que ce soit par notre vie spirituelle, notre ferveur, notre générosité et notre zèle que cette année soit bonne et sainte

 

Bien sûr, vous avez entendu dire que, au début de la nouvelle année, il faut prendre des "bonnes résolutions" (lesquelles, avouons-le, ne vont souvent pas beaucoup plus loin que la période des vœux !!!).
Je veux insister sur le fait qu'il n'est pas nécessaire d'en prendre beaucoup, mais qu'en définitive une seule est nécessaire : une seule qui, en étant renouvelée tous les matins au réveil, est capable de fédérer toutes les autres et de leur donner la cohérence et la force dont toutes les autres, dispersées, manquent bien souvent.

                            

Une seule résolution : la contre-révolution !
Notre résolution : la contre-révolution !

                   

Je l'ai dit, je le redis et je le redirai encore : la révolution a commencé dans le Ciel aux origines, par la révolte de Lucifer qui a entraîné après lui une multitude d'anges qui ont refusé à Dieu l'obéissance et le service qui Lui étaient dus ; elle s'est poursuivie par la désobéissance de nos premiers parents qui, à l'instigation de l'ange déchu, ont voulu "être comme des dieux" en se faisant eux-mêmes la norme du bien et du mal ; elle se perpétue tout au long de l'histoire de l'humanité par l'accumulation des refus d'obéissance à la Loi divine et des refus de coopération aux desseins divins ; elle s'incarne d'une manière toute particulière dans la révolution française qui substitue aux affirmations de la Sainte Ecriture qui fait de Dieu la source et le fondement de toute autorité terrestre - "Omnis potestas a Deo" (cf. Rom. XIII, 1) - le principe blasphématoire selon lequel "Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément", avec sa conséquence logique : "La loi est l'expression de la volonté générale" (articles 3 et 6 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789).

 

 

La contre-révolution est d'abord spirituelle, et parce qu'elle est spirituelle elle défend les vérités de la Révélation (il n'y en a qu'une !), les vérités de la Sainte Ecriture et de la Tradition authentique de l'Eglise : voilà pourquoi la contre-révolution est nécessairement dogmatique.
Parce qu'elle est dogmatique, elle est logiquement liturgique puisque la liturgie est l'expression et la célébration de la Foi ("lex orandi, lex credendi"), et elle est tout aussi logiquement morale et donc sociale et politique. Tout se tient, tout est cohérent : à nous de nous montrer rigoureusement obéissants à cette cohérence.

                         

Je lis très souvent des messages, qui ne manquent certes ni d'enthousiasme ni de ferveur, souhaitant que notre Souverain légitime, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, de jure Sa Majesté le Roi Louis XX, prenne rapidement les rênes du pouvoir (il en est même qui voudraient qu'il se présente aux élections !!!) ou fasse un "coup d'état", voire aille très prochainement à Reims pour y recevoir le Sacre. 
A lire ou entendre ceux qui professent ainsi leur légitimisme, il semble que dès que Louis XX sera sacré ou aux postes de commande, tout rentrera dans l'ordre en France, comme par un coup de baguette magique.

Mais Louis XX n'est pas un "deus ex machina" ! Qui peut raisonnablement penser que la restauration royale - à laquelle nous aspirons ardemment et à laquelle nous nous efforçons de travailler selon toutes nos possibilités et forces - puisse devenir une réalité sans une conversion générale des intelligences polluées, sans une conversion générale des mœurs - privées et publiques -, sans une conversion générale des cœurs ? Qui peut raisonnablement penser que le Royaume de France, occupé par près de deux siècles de régimes impies, puisse être rétabli sans pénitence, sans les efforts longs et patients, sans les sacrifices généreux des sujets fidèles de Sa Majesté œuvrant chacun à leur place à gagner profondément à Dieu et au Roi les cœurs de ceux qu'il côtoie chaque jour ? Qui peut raisonnablement imaginer que notre Roi pourrait se maintenir et changer les choses, seul, en se plaçant à la tête d'un pays où la majorité des habitants n'en a rien à fiche de Dieu et de Ses commandements, où la majorité des habitants n'adore pas le vrai Dieu comme il convient, où la majorité des habitants ne va pas à la Messe le dimanche (et où le clergé lui-même participe à l'apostasie générale), où la majorité des habitants accepte le divorce, la contraception, l'avortement, les unions illégitimes et contre-nature, le concubinage et toutes les formes du libertinage ?

 

Il ne faut pas voir les choses à l'envers ! La restauration du Roi Très Chrétien au Royaume des Lys sera la conséquence et non la cause du retour des peuples de France à la foi catholique et à l'amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ !
Or ce n'est pas au Roi à "faire le boulot" de la conversion de la France, mais à chacun d'entre nous (en commençant par notre propre amendement et notre propre conversion, laquelle est un travail qu'il faut recommencer et approfondir chaque jour).
C'est tout le sens de la phrase par laquelle Sa Majesté le Roi Henri V a résumé tout ceci : "Pour que la France soit sauvée, il faut que Dieu y rentre en Maître pour que je puisse régner en roi" !

           

Retenez d'ailleurs que cette année 2020 va marquer, entre autres, le bicentenaire de la naissance de Henri V, dit "comte de Chambord" (29 septembre 1820), le centenaire de la canonisation de Sainte Jeanne d'Arc (16 mai 1920), et le seizième centenaire de la naissance de Sainte Geneviève (420 - date supposée - à un jour inconnu).
Ce sont trois modèles de cohérence légitimiste absolue, trois modèles de parfaite cohérence dans la manière de recevoir les principes chrétiens et de les mettre en œuvre, trois modèles de cette cohérence que je vous souhaite, pleinement et en toute votre vie, à l'occasion de ces vœux ! 

                         

Très bonne et très cohérente année légitimiste !

     

 Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

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Et n'oubliez pas nos rendez-vous :
1) Quotidiens : avec les trois angélus suivis de l'oraison pour le Roi ;
2) Mensuels : le 25 de chaque mois ;
3) Annuels, avec cette année en particulier trois importants pèlerinages : les 16 & 17 mai à Domremy avec l'Ordre de Saint Remy ; du 21 au 23 mai au Puy pour le cinquième pèlerinage annuel de la Confrérie Royale ; et les 26 & 27 septembre à Sainte-Anne d'Auray avec l'UCLF.


03/01/2020
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Lettre mensuelle - 25 décembre 2019

Lettre mensuelle
aux membres et amis de la Confrérie royale
pour le 25 décembre anno Domini 2019
 
Il y a cent ans... Le retour de la Messe de minuit
 
le 24 décembre 2019
en la vigile de la Nativité du Sauveur
 
Chers Amis,
 
 
 
Combien de temps pourrons-nous encore dire, un 24 décembre : « Noël arrive », alors que cette société néo-païenne achève sa « célébration » alors même qu’elle ne fait que commencer ?
 
Nos rues sont illuminées depuis fin octobre – de plus en plus avec des éclairages blafards voire de mauvais goût –, les rayonnages de cadeaux lancent leurs sirènes dans les magasins depuis des semaines, chocolats et bûches ont depuis belle lurette fait leur apparition dans nos pâtisseries, et voilà que déjà les galettes des Rois sont apparues, quand la fête de Noël n’est pas encore passée !
                                                       
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L’on fatigue jusqu’à satiété nos contemporains avec « Noël » et surtout les impersonnelles et inexistantes « fêtes de fin d’année » (qui n’existent pas plus que les fameuses et fumeuses « valeurs de la République »), et la fête de l’Incarnation est vidée de sa substance pour ne devenir qu’une orgie mondaine (mais encore souvent familiale… pour combien de temps ?), et célébrée non plus le 25 décembre, mais le 24 au soir, alors que ce temps est traditionnellement la vigile qui nous prépare dans le silence, la méditation et le jeûne… en tout cas l’abstinence.
 
Quel spectacle nous offre aujourd’hui la matinée du 25 décembre, si ce n’est celle (oserais-je renvoyer à la fin du Père Noël est une ordure – pardon, âmes sensibles ! – qui caractérise si bien en tout notre pauvre société ce jour-là ?) de rues désertes, où circule un camion d’éboueur ainsi qu’un engin de nettoyage de la voie publique maculée d’immondices et des reliques bien matérielles de cette société de consommation, les emballages des plaisirs assouvis, tandis que tout notre petit monde cuve sa soirée arrosée, et passera ensuite le reste des heures du 25 – quand on sera enfin sorti du lit – en pyjama ou, pour les plus courageux, en jogging ?
                 
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Dans l’hyperactivisme de notre époque, où les journaux télévisés font apparaître dans le bandeau inférieur défilant les actualités suivantes, gavant d’informations le pauvre téléspectateur, tout est mélangé afin d’empêcher l’homme de vivre vraiment l’instant et de le sanctifier. Comment ne pas adhérer pleinement à ce que disait Georges Bernanos de la civilisation moderne, « une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure » ?
 
L’essentiel est totalement occulté, mais parce que tous les moyens qui nous y préparaient ont été non seulement négligés, mais contrés et remplacés par leur exact contraire.
 
L’une des grandes erreurs (bien manigancée, ne soyons pas dupes) de notre temps est bien, non seulement de refuser la pénitence, mais de se réjouir quand il n’est pas encore temps. Comment ne pas penser aux paroles de l’Ecclésiaste : « Une bonne réputation vaut mieux que le bon parfum, et le jour de la mort que le jour de la naissance. Mieux vaut aller dans une maison de deuil que d'aller dans une maison de festin; car c'est là la fin de tout homme, et celui qui vit prend la chose à cœur. Mieux vaut le chagrin que le rire; car avec un visage triste le cœur peut être content » (Eccl. VII, 1-4) et de saint Jacques : « Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, hommes irrésolus. Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes ; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse. Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera » (Jac. IV, 8-10)
 
Quel rabat-joie, cet abbé de Saint-Taurin ! Et pourtant… « Mieux vaut entendre la réprimande du sage que d'entendre le chant des insensés…[1] » (Eccl. VII, 5). « Car comme le bruit des épines sous la chaudière, ainsi est le rire des insensés » (Eccl. VII, 6), et une joie qui n’est pas préparée dans la pénitence donnera des fruits pourris, comme l’excès d’alcool conduit à un réveil avec la « gueule de bois ». Le terme est fort mais manifeste parfaitement ce que nous voulons faire comprendre, dans la lignée de l’analogie utilisée audacieusement par le Seigneur lorsqu’Il Se permet un « parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni chaud, je te vomirai de ma bouche » (Apoc. III, 16).
 
Mais il y a bien « un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser » (Eccl. III, 1-4).
 
« Eux » ne savent pas de quelle joie nous sommes animés, nous Catholiques, lorsque nous vivons les temps d’allégresse qui parsèment toute l’année liturgique. Tout est concentré dans ces paroles : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira : vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. La femme, lorsqu'elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais, lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de la souffrance, à cause de la joie qu'elle a de ce qu'un homme est né dans le monde. Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie » (Joan. XVI, 20-22).

 

S. Pie X enseigne dans son Catéchisme : « –A quoi devrait encore s’exercer souvent le Chrétien ? –[…] à la mortification chrétienne. –Qu’est-ce que se mortifier ? –Se mortifier, c’est sacrifier pour l’amour de Dieu, ce qui plaît et accepter ce qui déplaît au sens ou à l’amour-propre » (Catéchisme V, 8).
En plus d’être en Avent, d’avoir passé ses Quatre-Temps, nous sommes aujourd’hui en Vigile.
                    
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(Extrait du Petit catéchisme de S. Pie X)
 
Est-il permis de se rappeler le but du Temps qui se termine ce soir ?
                          
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Et à la question de savoir comment sanctifier le saint jour de Noël, le saint pontife de revenir sur la préparation de la journée-même !
                 

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Pâques par le Carême, Noël par l’Avent, le Dimanche par la semaine, la Vie éternelle par la vie terrestre : nous ne pouvons bien « vivre » un événement, tout instant présent que le Seigneur nous donne comme un trésor, qu’en l’ayant bien préparé. Et même si l’on nous rétorquera que notre tirade sur l’Avent arrive bien tard, et même si l’on confessera que l’on n’a pas assez bien utilisé ce Temps, nous incitons nos lecteurs à relire ce texte l’an prochain, et dès maintenant à prendre la résolution de mieux vivre non seulement le prochain Avent, en 2020, mais tous les temps de pénitence à venir, « afin que votre joie soit parfaite » (Joan. XVI, 24).
 
Comme le disait Notre-Seigneur: « A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils ? Ils ressemblent aux enfants assis dans la place publique, et qui, se parlant les uns aux autres, disent : Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ; nous vous avons chanté des complaintes, et vous n'avez pas pleuré » (Luc. VII, 31-32). Qui écoute encore les prescriptions (de pénitence comme de joie) de la Sainte Église, quand le clergé lui-même ne vit plus vraiment les temps liturgiques ? Même s’il y a Dieu merci une recrudescence des Ordinations traditionnelles aux samedis des Quatre-Temps comme le prévoit depuis toujours la sagesse ecclésiale, trop de clercs – y compris dans nos « bons milieux tradis » – n’imaginent nullement recevoir le poids des saints Ordres hors des solennités liturgiques et des ors de fête, quand l’esprit de l’Église invite plutôt à s’en revêtir lors de temps consacrés et pénitents. Quel Catholique vit vraiment Pâques et Noël (« Pascua de Resurreccion y Pascua de Navidad », disent nos voisins espagnols) aujourd’hui, alors que leurs préparations, si elles ont quelque peu subsisté, ne suivent aucunement les règles et l’esprit précis de la Sainte Église, précisément dans sa Liturgie dont nous sommes censés vivre ? Comment peut-on goûter (même physiquement, corporellement) la joie de Pâques, alors qu’il n’y a pas eu de privation auparavant, qui nous permet de vivre un contraste nécessaire ? (et aujourd’hui vanté par les magasines féminins… mais uniquement et bassement pour « garder la ligne »).
 
Et rappelant la mémoire de Son Précurseur honoré ces dernières semaines : « Jean Baptiste est venu, ne mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites : Il a un démon. Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : C'est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie » (Luc. VII, 33-34). Quoi que dise l’Église, le « monde » et son Prince nous inviteront toujours à faire le contraire : le Corps mystique du Christ appelle-t-il à jeûner ? Lui, nous montrera les plaisirs. A nous purifier ? Il fera étalage d’impuretés. A nous humilier ? Il ne nous fera penser qu’à nous-mêmes. A penser au Dieu naissant ? Il inventera tout ce qui est possible pour nous le faire oublier, jusqu’à ces interdictions de crèches « dans l’espace public », selon la formule désormais consacrée.
 
Et qu’un régime anti-chrétien se comporte ainsi… mais notre Clergé ! Quand nos diocèses, nos congrégations, nos associations « bien cathos » organisent leur repas de Noël… avant Noël, l’on se dit : à quand le repas de Pâques le Vendredi-Saint ? –Mais vous comprenez, me rétorquera-t-on –, après le 24, tout le monde est en vacances, parti en famille… Et que n’organisez-vous pas votre repas de Noël, d’entreprise ou d’amitié, après le 25 ? Et même si la rentrée n’est que début janvier, ne pensez-vous pas que tout janvier est un temps consacré à honorer la Nativité et la Sainte Famille ? Le repas associatif de Noël, ce sera après le 25… et puis après, ce sera encore l’Épiphanie, dans la même joie du même grand mystère, selon des facettes et des tonalités différentes, comme le feu d’artifices de fêtes liturgiques après Pâques. Mais c’est que, voilà, après le 25, il est désormais impensable de continuer, de poursuivre la fête. C’était pourtant ce à quoi nous invitait la sainte Liturgie depuis des temps immémoriaux, jusqu’à ce que « la forme extraordinaire du rite romain » de 1962 ne saccage toutes nos chères Octaves, souvent millénaires ! L’on va célébrer « Noël » tout le mois qui le précède, mais c’est impensable les huit jours qu’il dure réellement et proprement !
 
Mais c’est que par un « glissement », non de terrain mais de temps, Satan a réussi un coup de maître : la fête, c’est désormais la vigile, de même que le mal est devenu le bien… Toute ressemblance avec la tentation et le péché originel… etc. Quand vos chers commerçants vous lancent leur fameux « Joyeuses fêtes », ou mieux (pire) « Joyeuses fêtes de fin d’année », à quoi pensent-ils, sinon aux 24 et 31 décembre ? Si cette date ne représente rien (que S. Sylvestre Ier, le baptiste de saint Constantin, 1er empereur chrétien, me pardonne !), elle est en soi la nouvelle fête du rien de notre société de néant. Certes, minuit marquera le passage au nouvel An, mais alors, même dans une optique « laïciste », n’est-ce pas ce jour-même qu’il faut célébrer ? Et avec une vision proprement catholique, n’est-ce pas le jour octave de la Nativité ainsi que la Circoncision du Seigneur et fête mariale de par tous les textes de la liturgie ce jour-là, qu’il nous faut retrouver, le 1er janvier ? Trouvant en ce 8e jour de Noël la plénitude et complétude de notre joie « natale » en latin (de Noël) ?
 
Mais loin de cet esprit de l’Église, voici (ou « voilà-t’y pas », selon la mode « négative », abaissante et « allongeante » de notre temps) qu’un évêque français vient d’inviter la semaine passée les « seniors » d’une « EHPAD » à célébrer Noël, non pas à 17h, cela ne serait que trop commun…  mais le jeudi 19 décembre ! Non, vous ne rêvez pas !
                         
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Et admirez la liturgie de la Parole ! [2]
 
Sans doute le clergé est-il effectivement en congé le 25 décembre – bah oui, c’est férié ! – tandis que de « grandes surfaces » annoncent leurs portes ouvertes… Dieu ou Mammon, il faut choisir.
 
C’est bien la Messe de Noël (la couleur de la chasuble nous le confirme, en plus du commentaire F.B. de remerciement), célébrée la semaine des Quatre-Temps. A quand une fête de Pâques célébrée en février, parce qu’on envisage un voyage à la fin du Carême, ou tout simplement parce qu’on « a piscine » ?
 
« Il n’y a plus de sujet », a-t-on coutume de dire… Voici que dans la vigne du Seigneur, il n’y a plus de Liturgie, de sujet de liturgie, et en premier : ce sacro-saint Temps, qui marque et scande la Création, et nous voit mériter ou démériter.
 
Voilà pourquoi cette Restauration à laquelle nous travaillons, et qui passe par notre sanctification, nous y mêlerons de la cendre, et qu’avec le mot d’ordre de notre Confrérie, nous profiterons de tous les trésors de la sainte Liturgie que sont les processions pénitentielles, les jours de jeûne, les Messes de vigiles, quatre-temps et pénitence. A ce prix seulement, nous retrouverons la vraie joie des jours de fête liturgique. 

Mais beaucoup trop, quand un Dieu S'incarne, gisent...
 
Et c’est que je ne les entends que trop, ces fidèles tièdes et compromis qui nous expliquent avec amertume : « Oh vous comprenez, c’est dommage mais je ne pourrai pas assister à la Messe de minuit, parce que cette année encore, vient ma famille… ». Mais grand Dieu ! Quand mettront-ils en pratique ce qu’ils affirment professer ! Quand prendront-ils Dieu au sérieux et apprendront-ils enfin que « l’on ne se moque pas de Dieu » (Gal. VI, 7) ?
 
Mais cher Monsieur, chère Madame, il ne tient qu’à vous de changer cela, en prenant dès maintenant votre agenda 2020 et en réservant d’avance pour Dieu toutes les dates… qui ne sont consacrées qu’à Lui ! Noël, c’est en famille ? Noël, c’est d’abord à l’église ! Oui bien sûr, c’est une fête familiale, mais il ne nous est pas demandé d’être rassemblés en famille en la vigile de Noël, mais le jour-même : or, combien organisent encore des repas de famille le jour-même de Noël, qui dans l’esprit de notre époque, est déjà fané ?
 
Que veut donc vous avoir à cette date précise votre famille, votre cercle d’amis, alors qu’il se refuse à célébrer le fond et fonds de cette fête ? Si vos parents et camarades ne célèbrent pas le Seigneur qui vient, alors ils peuvent bien attendre… Leur matérialisme peut se donner libre cours un autre jour.
« L’Épiphanie, c’est la galette, et à la frangipane s’il vous plaît : c’est la tradition ! » : mais qu’a-t-on à défendre des coutumes – certes belles et honorables – quand on ne va même pas à la Messe le jour des Rois ?! 
                      
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Noël, c’est sans doute, pour beaucoup, la grasse matinée : mais alors après, comme nos fidèles et pieux ancêtres, avoir veillé la nuit du 24, être allé à pied (si possible dans la neige, bien abrité sous le grand manteau et avec une torche et un poêle) assister aux « trois messes basses » – je renvoie à Alphonse Daudet, pour en tirer la bonne leçon : on ne s’applique pas aux seules exigences formelles sans ensuite un long temps de purgatoire ! –, et seulement au retour, avoir commencé à satisfaire le ventre, en famille et heureux : ça, c’est Noël !
                      
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Edmond-J. Massicotte : Le retour de la messe de Minuit ; 1919... il y a tout juste cent ans !

 

         Parce que pour le commun des fidèles – que les religieux et chanoines me pardonnent : il y a certes les 1res Vêpres ! –, Noël est impensable chez un Chrétien à l’esprit chrétien, avant minuit ! Je renvoie à la fière rubrique liturgique traditionnelle. La Messe de minuit, que ce soit à 16h ou à 19h30, c’est non !!!
Alors à chacun d’entre nous de décider de changer les choses déjà dans sa propre vie, puisque c’est notre premier champ d’apostolat direct, notre première influence sur un petit bout du royaume de France. Et si l’on ne veut pas s’y résoudre, arrêtons de suite de rêver au sacre du Roi à Reims ! C’est par la christianisation de notre propre emploi du temps que commence la christianisation de notre pays ; par la restauration de la vie liturgique dans notre propre vie, que se réévangélise notre royaume ; par le vrai respect et l’application concrète des lois de Dieu, que se réédifie le royaume de France.
Et le 24 décembre 2020, c’est décidé, je mettrai Dieu en premier et organiserai une vraie fête de Noël, par une préparation lointaine de tout un Avent, immédiate d’une vraie Vigile, et d’un temps consacré à ma famille le 25 et les jours suivants, qu’après avoir salué le Dieu fait homme et hostie dans la Messe – que dis-je ? les (trois) Messes – auxquelles Dieu m’attend.
                            
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 Ainsi, Noël sera redevenu non seulement la naissance du petit Jésus, mais de notre chère Patrie, née cette nuit-là aux fonts baptismaux de Reims.
 
Abbé Louis de Saint-Taurin +
                                  
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[1] « …Mieux vaut entendre la réprimande du sage que d'entendre le chant des insensés »…
[2] Sans parler du petit autel bien rempli et… « branché » !

24/12/2019
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Lettre mensuelle du 25 novembre 2019

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Lettre mensuelle du 25 novembre 2019

 

Zelus domus tuæ comedit me !
(Ps. LXVIII, 10)

 

 

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Jésus chassant les marchands du temple, Le Guerchin (XVIIème s.)

 

 

 

            Chers Membres de la Confrérie royale,

 

 

            Le mois des dédicaces qui s’achève doit graver ces mots du Psalmiste sur le frontispice des temples vivants que nous sommes : Zelus domus tuæ comedit me !, « Le zèle de ta maison me dévore ! » (Ps. LXVIII, 10). Nous avons en effet célébré la dédicace – c’est-à-dire l’anniversaire de la consécration – de nos églises paroissiales le 6 novembre dernier, puis trois jours plus tard celle de l’archibasilique du Très-Saint-Sauveur (Saint-Jean-de-Latran), « omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput : mère et maîtresse de toutes les églises de la Ville [Rome] et du monde » puisqu’il s’agit de la cathédrale du Pape ; enfin celle des basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul à Rome le 18 novembre – celle du Vatican dans le même temps odieusement profanée d’ailleurs par le culte idolâtrique de la Pachamama.

 

     Au siècle où les églises de culte catholique se réduisent en poussière (20 églises incendiées en France rien qu’en 2018, sans compter la symbolique cathédrale Notre-Dame de Paris le Lundi-Saint dernier), ces cérémonies d’anniversaire prennent une dimension prophétique voire eschatologique. L’évêque de Fréjus-Toulon n’a pas craint de le dire le mois dernier à Rome : « Le dramatique incendie qui a ravagé et consumé il y a quelques mois la toiture de la cathédrale de Paris constitue un signe prémonitoire pour notre temps. Une Église en feu. Un avertissement »[1]. L’église et l’Église, en effet, c’est tout un : « Symbolisée par nos édifices matériels, l’Église est la véritable maison de la prière, le temple où réside la gloire [de Dieu], le siège de l’inaltérable vérité, le sanctuaire de l’éternelle charité », chante la Préface gallicane* de la Messe de la Dédicace.

 

            Le zèle de la maison de Dieu n’est pas que la défense de sa sainte Église, ni des édifices sacrés faits de pierre et de ciment. Il s’agit par extension de tout lieu où Dieu se plaît à habiter, donc d’une manière particulière de chaque personne humaine consacrée « temple du Saint-Esprit » (I Cor. VI, 19) par le saint baptême, lequel rassemble des « pierres vivantes qui servent à construire le temple spirituel », selon l’image qu’en donne saint Pierre (I Pi II, 5). D’où le noble combat pour le caractère sacré de toute vie humaine ; combat que seule l’Église catholique mène encore courageusement aujourd’hui.

 

          Mais c’est aussi une terre, un peuple, une nation : une terre sanctifiée par d’innombrables apparitions mariales et ayant enfanté tant de saints ; un peuple rendu grand par la confession d’une même foi dans le Christ ; une nation christianisée dans les eaux du baptême en même temps que son premier roi. Le « royaume de prédilection » de Dieu sur terre, c’est notre douce France : « La France est le Royaume de Dieu, les ennemis de la France sont les ennemis du Christ », écrivait le pape Grégoire IX au roi saint Louis (1239).

 

     N’avons-nous pas à nous montrer les ardents défenseurs de notre cher pays ? À nous faire ses gardes du corps autant que de son âme ? Le bon Jésus s’excita de colère devant la profanation de la maison de son Père : resterons-nous inactifs face à la profanation biséculaire de notre royaume ? Dieu préfère les Croisés, aux "bras-croisés" ! Alors chassons les « marchands du temple » qui bradent notre pays et occupent illégitimement son parvis ! Notre-Seigneur n’a pas hésité à se montrer violent et implacable pour la défense de ce qui est sacré. La lignée de nos rois, sacralisée à la fois par l’onction sainte et par le « miracle capétien », n’aurait-elle pas droit à un même zèle de notre part, nous poussant à défendre ainsi la maison de nos pères et l’ordre sacré voulu par Dieu en France ?

 

       Sans doute y a-t-il beaucoup de disciples de Notre-Seigneur, mais il y a peu d’apôtres. Le disciple suit, l’apôtre poursuit : il fait croître dans le temps et l’espace le Royaume de Dieu inauguré par le Christ-Roi. Le disciple agit par amour, l’apôtre par zèle. Qu’est-ce que le zèle ? C’est un amour passionné qui donne tout et se donne tout entier ; le contraire radical de la tiédeur. C’est un engagement complet dans ce que l’on fait, en adéquation parfaite avec ce que l’on croit. Comme il n’y a pas de demi-dieu, il n’y a pas de saint à demi.

 

     L’on sait par expérience que le mal n’engage pas trop d’effort, tandis que le bien nécessite une tension toujours en éveil, une vigilance de tous les instants. C’est pourquoi l’apôtre le plus zélé insiste lui-même : « Il est bon d’être toujours zélés pour le bien… et pas seulement lorsque je suis présent parmi vous » (Gal. IV, 18), précise-t-il ! Et encore : «  Ayez du zèle et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit. Servez le Seigneur » (Rm XII, 11). Notre héroïne et sainte nationale − dont nous fêterons dans six mois le centenaire de sa canonisation − n’a-t-elle pas admirablement appliqué à la lettre ce triple commandement de S. Paul ?

 

       C’est d’ailleurs sainte Catherine d’Alexandrie que nous fêtons aujourd’hui qui, avec sainte Marguerite d’Antioche, a été, comme le révèlera saint Michel à sainte Jeanne d’Arc, « choisie par Dieu pour [la] conduire et [la] conseiller en tout ce qu[’elle] a à faire ». Les deux saintes l’assisteront depuis l’âge de 13 ans jusqu’à son procès, l’incitant à passer d’une « bonne chrétienne » à l’« Héroïne de la Patrie » que nous admirons tous, en contribuant de manière décisive à ses victoires militaires. N’étaient-elles pas toutes deux bien placées pour l’encourager à l’héroïsme, elles qui brillaient de l’éclat de la virginité autant que du zèle intrépide du martyre ?

 

     « Zèle » rime avec « sel », qui en exprime la même réalité : du piquant, de la saveur, sans colorant mais avec conservateur ! « Vous êtes le sel de la terre » (Mt V, 13) : ne faisons pas mentir le Christ. Si le Chrétien s’affadit, qui rendra sa saveur au monde ? Et si le Français s’accommode de la situation de son pays, pourra-t-il lui rendre sa ferveur ? Les apôtres en firent eux-mêmes l’amère expérience en demeurant impuissants à chasser le démon d’un enfant possédé : « C’est à cause de votre incrédulité », leur répondit Jésus (Mt XVII, 20). Pensez-vous que la France puisse être libérée de ses démons autrement que par l’intensité de notre vie spirituelle ? « Cette sorte de démon ne s’expulse que par la prière et par le jeûne » (v. 21).

 

     Avons-nous une vie spirituelle affadie, mes amis ? Est-ce la foi seule qui nous sauvera, comme aiment à le croire les Protestants ? « De même que le corps sans âme est cadavre, répondait déjà l’apôtre S. Jacques, la foi sans les œuvres est morte » (Jc II, 26). Mais il suffisait à Luther de proclamer le texte sacré non-inspiré pour croire le contraire… Comme c’est pratique, la religion à la carte ! Non : il ne suffit pas de croire que Dieu existe pour être sauvé. Il faut vivre en conformité avec sa foi, ce que les Papes ont appelé « la radicalité de l’Évangile » − se ferait-on traiter de fondamentaliste ! Imagine-t-on un sportif non-pratiquant ?

 

     Transposons dans la sphère temporelle : suffit-il d’adhérer au légitimisme pour être un digne sujet de son roi ? La règle est la même : agir en conformité avec nos convictions politiques. Le royaliste n’est pas un idéaliste ; c’est un réaliste qui a des idéaux. Ici saint Paul nous prévient : gare au « zèle sans intelligence » (Rm X, 2). C’est pourquoi il est fondamental de se former : le bien-agir suit le bien-penser. Qu’il nous soit permis ici de remercier tous les Cercles légitimistes de France qui s’évertuent à expliquer, à méditer et à diffuser la doctrine sociale de l’Église selon le génie français qu’a si merveilleusement incarnée sainte Jeanne d’Arc.

 

     Il nous faut être les apôtres de ce nouveau millénaire. C’est un combat de toute une vie, mais qu’on se rassure, la victoire est au bout de nos efforts : « Les apôtres ne combattent qu’en souffrant et ne triomphent qu’en mourant » disait saint François de Sales. Notre-Seigneur était consumé par sa mission, son message et son heure ultime. Il n’était pas partagé ; Il était consacré et entièrement donné. Il ne craignait pas ce que les gens pouvaient Lui faire, et encore moins dire de Lui. Jusqu’à la mort, Il ne s’est pas détourné de son appel, son seul but étant d’accomplir la volonté de son Père.

 

            Nous nous apprêtons à célébrer la belle fête de l’Immaculée Conception. Ce jour-là, en 1947, Notre-Dame de la Prière à L’Île-Bouchard demanda aux quatre jeunes voyantes de « beaucoup prier pour la France, en grand danger, et de faire des sacrifices »

 

              « Prier » et « faire » : voilà ici les deux mots d’ordre sans lesquels une restauration n’est pas possible, balayant ces deux fameuses hérésies qui sont chacune l’exclusion de l’autre : le providentialisme, d’une part, qui s’appuie sur le seul secours de Dieu sans y coopérer ; et l’activisme, d’autre part, qui ne s’appuie que sur ses propres forces, sans recourir à Dieu.

 

            Combien de royalistes nostalgiques et sûrement aussi neurasthéniques démissionnent (au sens propre de : refuser sa mission, car nous en avons tous une) en attendant passivement que Dieu nous envoie miraculeusement le « grand monarque » désiré ? Mais le Christ n’aura pour autre attitude que celle qu’Il montra au roi Hérode Antipas qui le priait d’exécuter un miracle par curiosité profane… At ipse nihil illi respondebat : « Mais Jésus ne lui répondit rien » (Lc XXIII, 9). Où il n’y a pas d’oreilles pour entendre, Jésus n’a pas de bouche pour parler. Et Dieu nous a laissé à travers les Lois fondamentales du royaume ses desiderata, notamment quant à la règle de succession. Qu’attendent donc les Providentialistes ? Un messie politique ? Le prince charmant descendant du ciel sur un cheval blanc ? Allons, le royaume de France n’est pas un conte de fées !

 

     Au nom « Royaliste » correspond la définition suivante : « Partisan du roi ». Partisan, donc celui qui prend parti, non celui qui s’accommode d’un syncrétisme (saint-crétinisme) politique. L’apôtre zélé envers Dieu et son Roi leur donne toute sa vie et tout son cœur en sacrifice vivant, et ne retient rien pour lui-même ni ses projets personnels.

 

            Voudrait-on se convaincre de la nécessité des temps ? La liturgie, comme toujours, arrive à point nommé pour galvaniser les troupes. Nous proclamions hier aux hommes de ce temps l’annonce prophétique de la fin des temps par l’évangile de ce XXIVe et dernier dimanche après la Pentecôte. Si vous ne vous sentiez pas concernés, le premier dimanche de l’Avent fêté dimanche prochain vous le répètera à nouveau ! La pédagogie est affaire de répétition…

 

     Lorsque l’on observe l’histoire de l’Église, et notamment des persécutions, lorsque l’on s’intéresse aux mystiques récents − Marthe Robin, par exemple −, lorsque l’on médite sur les mises en garde de Notre-Dame lors de ses dernières apparitions, et notamment à Fatima et à Akita au Japon, l’on se dit que nous ne faisons que commencer une période de tribulations.

 

     Il faut bien l’admettre : nous n’avons pas choisi notre époque. Le Bon Dieu, dans sa Sagesse et sa prescience providentielles, a jugé qu’il était bon que nous soyons placés là, hic et nunc, pour témoigner de notre fidélité et accomplir notre rôle. À choisir, vous opteriez sans doute davantage pour une période de paix et de prospérité, plutôt que pour cet affreux début de XXIe siècle. Les apôtres ne préférèrent-ils pas la lumineuse Transfiguration et le glorieux Dimanche des Rameaux au lamentable Vendredi-Saint ? Et pourtant, y eut-il meilleure occasion de manifester sa fidélité et son amour envers Dieu que ce jour-là ?

 

     Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, ayant pourtant quitté cette terre il y a trois siècles, avait compris que nous étions entrés dans les derniers temps. Dans sa « Prière embrasée », il observe avec désolation : « Votre divine Loi est transgressée, votre Évangile est abandonné, les torrents d’iniquité inondent toute la terre (…). Votre sanctuaire est profané et l’abomination est jusque dans le lieu saint ». Que dirait-il aujourd’hui ? Oui, nous sommes entrés dans un combat eschatologique, dans une lutte surnaturelle sans merci : ne pas le voir, c’est vivre dans le monde des Bisounours ! Et c’est donc passer à côté de notre mission, ce qui est une démission. Au début de la Révolution, certains de nos ancêtres n’avaient pas compris l’enjeu et s’enthousiasmaient de ces réformes…

 

     Plus Satan semble triompher dans sa rage et sa haine contre Dieu, entraînant de nombreuses âmes avec lui, et plus la victoire divine sera éclatante. Cette « victoire qui viendra par Marie » (Jean-Paul II), nous l’obtiendrons également par l’intermédiaire de saint Michel, en l’honneur duquel notre Prieur nous demande de réciter souvent la prière composée par Léon XIII[2]. Prince de la Milice céleste, l’armée des anges restés fidèles, il est le vainqueur de Lucifer, le chevalier zélé du Deus Sabaoth, le « Dieu des Armées » ; victorieux aussi de toutes les hérésies, de tout ce qui, comme la franc-maçonnerie, entretient une haine mortelle contre l’Église et la royauté

de droit divin.

 

     « Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, nous prévient saint Paul, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Éph. VI, 12). À combat spirituel, matériel proportionné : utilisons pour cela « les armes de dévotion massive » que sont les Sacrements, le jeûne et la prière, surtout la récitation du saint Rosaire.

 

     Dans un monde de ténèbres, il n’est pas difficile de briller… Je ne parle pas des Stars éphémères qui n’éblouissent que des aveugles, je veux parler des héros que nous sommes tous appelés à devenir. Le héros de ce monde n’est pas le jeune bodybuildé aux super-pouvoirs ; les véritables héros, ce sont les saints qui, dans leur faiblesse, font éclater la puissance de Dieu. Le monde et encore moins l’Église n’ont pas besoin de réformateurs mais de transformateurs que sont les saints[3] !

 

     Puisque, selon le dicton populaire, « À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine », en ce 25e jour du mois où nous redoublons de prières et d’offrandes à l’intention de S.M. Louis XX, enracinons-nous résolument sur le bois de la Croix, le seul qui nous fera porter de grands et beaux fruits. Que le feu sacré de la foi et de l’honneur nous dévore d’un ardent et pur amour comme on l’y trouve dans les cœurs unis de Jésus et de Marie, pour le zèle de l’œuvre de restauration que Dieu attend de nous. Alors, Notre-Seigneur pourra dire de la France comme de la fille de Jaïre : « Elle n’est pas morte, elle dort » (Mt IX, 24) !

 

R.P. Clément de Sainte-Thérèse

 

 


[1] Sermon de la Messe de clôture du pèlerinage Summorum Pontificum à Rome le 26 octobre 2019 : http://www.paixliturgique.com/aff_lettre.asp?LET_N_ID=2883.

* Au sens liturgique.

[3] Bernanos disait : « On ne réforme l’Église qu’en souffrant pour elle, on ne réforme l’Église visible qu’en souffrant pour l’Église invisible. On ne réforme les vices de l’Église qu’en prodiguant l’exemple de ses vertus les plus héroïques ».


25/11/2019
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« Voici l'heure de la puissance des ténèbres »

« Voici l'heure de la puissance des ténèbres » (cf. Luc XXII, 53b)

 

Lettre mensuelle aux membres et amis de la Confrérie Royale

- 25 octobre 2019 -

 

 

Chers Messieurs les Chanoines,

Mes Révérends et chers Pères,

Chers Messieurs les Abbés,

Chers Frères et Sœurs en notre Confrérie Royale,

Bien chers Amis,

 

Notre Sainte Eglise catholique romaine se trouve en ces jours-ci dans une période des plus difficiles et des plus critiques de sa longue histoire, cela est une évidence qui ne peut échapper à aucun observateur possédant un minimum d'intelligence, un minimum de capacité d'analyse objective, un minimum de foi...

Lorsque je parle de foi, je ne parle pas d'une croyance subjective aux contours plus ou moins flous, mais bien de l'adhésion, par une volonté libre et résolue, aux Vérités révélées par Notre-Seigneur Jésus-Christ Lui-même, et transmises par Sa Sainte Eglise, dans les enseignements authentiques que nous avons reçus par le canal des Apôtres, des Pères de l'Eglise, des saints Docteurs, de la liturgie multiséculaire (« lex orandi, lex credendi »), et de tout le Magistère vraiment catholique...

En matière de foi, tout ce qui s'écarte de la Règle contenue dans la Tradition, tout ce qui introduit la plus minime remise en question de l'enseignement pérenne, tout ce qui suscite le moindre écart de la doctrine professée de façon continue pendant les siècles qui nous ont précédés, est à rejeter avec la plus vive énergie, à condamner avec la plus extrême rigueur.

 

Ce que j'énonce ici, vous le savez déjà bien sûr, et cependant il n'est jamais inutile de le redire avec force lorsque tout semble vaciller et lorsque certains pasteurs eux-mêmes, lors même qu'ils se trouvent aux postes les plus hauts de la hiérarchie ecclésiastique, semblent s'éloigner d'une manière impressionnante de la façon dont les vénérables prophètes au temps de l'ancienne Alliance, les Saints Apôtres de Notre-Seigneur, les saints évangélisateurs des nations, les valeureux martyrs et les saints Pontifes ont toujours agi, en combattant sans pitié et sans nul égard aux considérations humaines, les faux cultes, les idoles, les superstitions païennes, et ont toujours refusé la moindre compromission avec les prétendues religions non-chrétiennes.

 

Peut-on imaginer le saint prophète Elie invitant les prophètes de Baal à apporter dans l'enceinte du Temple de Jérusalem les grossières figures autour desquelles s'articulaient leurs indécents cultes de la fécondité et de la virilité ? Point du tout ! Après les avoir couverts de ridicule sur le mont Carmel, il en égorgea lui-même quatre-cent-cinquante. Cela lui valut certes la haine de l'impie Jézabel, mais lui mérita une élévation plus haute dans l'intimité du Dieu unique.

Peut-on imaginer les Saints Apôtres Pierre et Paul établissant, à Rome où ils fondaient l'Eglise, des espèces de « conseils œcuméniques » où ils auraient élaboré une charte du « vivre ensemble » avec les faux prêtres des idoles, acceptant toutes les débauches et les libidineuses pratiques contre-nature dans lesquelles se vautre habituellement le paganisme ? Point du tout ! Ils furent des plus énergiques pour enseigner que les chrétiens ne doivent pas « former d'attelage disparate avec les infidèles, parce qu'il n'y a rien de commun entre la justice et l'iniquité, entre la lumière et les ténèbres, et qu'il ne peut y avoir d'accord entre le Christ et Bélial, ni de commerce entre le fidèle et l'infidèle» (cf. 2 Cor. VI, 14-15). Ils ont prêché l'Evangile sans concession et ont inauguré la longue période des martyrs, qui aboutira à la victoire de Saint Constantin et à la conversion de tout l'Empire : « In hoc signo vinces ! ».

Peut-on imaginer Saint Martin, l'apôtre des Gaules, tolérant le culte des « arbres sacrés » et des sources vouées aux fausses divinités ? Point du tout ! Il fit triompher la Croix de Notre-Seigneur, unique Rédempteur des hommes, en portant énergiquement la cognée contre les arbres idolâtrés au risque d'y laisser sa propre vie. Et c'est ainsi que les campagnes de la Gaule romaine furent débarrassées des abominables superstitions païennes et embrassèrent la seule véritable religion du salut.

               

Le prophète St Elie - huile sur toile Italie XIXe s.jpg
               

Le saint prophète Elie

                     

Ces trois exemples sont plus que suffisants pour nous indiquer quelle conduite est celle qui est véritablement chrétienne, quelle est celle que les véritables chrétiens doivent faire leur en face du renouveau païen de notre époque, en face de cette recrudescence de l'idolâtrie des forces de la nature et de la « terre mère », en face de l'offensive des fausses religions, en face de la trahison et des scandaleuses compromissions de ceux qui abandonnent l'étendard de la sainte et glorieuse Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour se mettre à la remorque des idéologies et des modes du nouveau paganisme, et qui prônent l'abandon des saintes traditions catholiques et de la discipline ecclésiastique qui a fait la force et la sainteté de notre Eglise pendant des siècles.

Ceux qui prêchent l'accommodation du catholicisme et de ses authentiques et saintes traditions bi-millénaires à la « modernité », faite de néo-rousseauisme, de néo-paganisme, de néo-libéralisme des mœurs, bref ! d'affranchissement de tout ce qui nous est impérativement prescrit par le Décalogue, sont des faux prophètes, et lors même qu'ils portent une mitre sur la tête et couvrent leur trahison d'un vernis de bons sentiments humanitaires, ils ne sont rien moins que des apostats et des suppôts de Satan qui, à la suite de l'ange déchu déguisé en ange de lumière, entraînent les âmes vers l'enfer éternel.

 

Chers, très chers membres et amis de la Confrérie Royale : vous voulez la Royauté du Christ - « Opportet illum regnare ! »(1 Cor. XV, 25a) -, et vous voulez le retour du Roi légitime, lieu-tenant du Roi du Ciel, sur le trône des Lys. Et vous avez raison !

Chers, très chers membres et amis de la Confrérie Royale : vous voulez que cesse l'abomination de l'apostasie qui ravage notre Sainte Eglise. Et vous avez raison !

Chers, très chers membres et amis de la Confrérie Royale, nous sommes aujourd'hui à « l'heure de la puissance des ténèbres » (cf. Luc XXII, 53b) : puissance des ténèbres qui menace de tout ensevelir dans son écœurante noirceur. Et vous avez souvent l'impression d'un raz-de-marée contre lequel nous ne pouvons pas faire grand chose.

 

Mais c'est bien justement parce que nous sommes à « l'heure de la puissance des ténèbres » qu'il nous faut, nous, plus que jamais, être témoins de l'indéfectible et invincible Lumière du Christ : « Qu'ainsi donc brille votre lumière devant les hommes » (Matth. V, 16a), quoi qu'il doive nous en coûter, sans quoi nous serons nous aussi les complices de l'apostasie générale.

Les chrétiens n'ont jamais été appelés à être les hommes de la demi-mesure et de la compromission, et aujourd'hui moins que jamais !

 

Point d'acceptation des fausses croyances, du paganisme, des pseudo religions non-chrétiennes : il n'y en a qu'une seule vraie ! Le premier précepte du décalogue nous l'impose.

Point de compromission avec l'esprit mondain et le respect humain : il faut défendre l'honneur de Dieu ! Le deuxième précepte du décalogue nous l'impose.

Point de relâchement dans l'observance de nos devoirs religieux et de la sanctification du dimanche ! Le troisième précepte du décalogue nous l'impose.

Point de tolérance envers tout ce qui porte atteinte à la vertu de chasteté : guerre sans pitié à toute forme d'impureté ! Les sixième et neuvième préceptes du décalogue nous l'imposent.

Point d'abandon d'une observance stricte, consciencieuse et énergique, de tous les commandements de Dieu et des préceptes traditionnels de la Sainte Eglise. On ne peut pas être un vrai chrétien autrement que dans une obéissance intégrale à la sainte loi de Dieu.

En dehors de cette obéissance, et quelles que soient nos protestations de fidélité au Christ-Roi et nos déclarations d'allégeance au Roi Très Chrétien, nous serons les complices de l'apostasie, les complices de la révolution, les complices de la puissance des ténèbres.

 

Que chacun s'examine donc avec toujours plus de vérité sur sa pratique des commandements de Dieu et de l'Eglise, et que chacun prenne en conséquence les résolutions qui s'imposent pour être chaque jour plus fidèle.

L'établissement du Règne de Dieu sur cette terre et le rétablissement du règne du Roi Très Chrétien, lieu-tenant du Roi du Ciel, dans le Royaume des Lys ne peut passer par d'autres voies.

A « l'heure de la puissance des ténèbres », opposons fermement par notre combat personnel et quotidien, le rayonnement de la Sainte Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ : cela ne peut se faire sans efforts, sans souffrances, sans renoncements, sans pénitence ni sacrifice, mais c'est la voie glorieuse, et l'unique voie du Salut !

 

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

Frère Maximilien Marie - Chapitre St Michel - solennelles - Copi - Copie.png


24/10/2019
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