L'Ami de la Religion et du Roi

L'Ami de la Religion et du Roi

Lettre mensuelle - 25 janvier 2020

" Parce que tu es tiède,
Je suis prêt de te vomir de Ma bouche  !"

 

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 « A l'ange de l'église de Laodicée, écris : Voici ce que dit Amen, le témoin fidèle et véritable, qui est le principe des créatures de Dieu. Je sais tes œuvres : tu n'es ni froid ni chaud : plût à Dieu que tu fusses froid ou chaud ! Mais parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni chaud, Je suis prêt de te vomir de Ma bouche. »

(Apocalypse III, 14-16)

                                                 

Chers membres et amis de la Confrérie Royale,

                                    

Malheur à moi si, comme ces "chiens muets - canes muti" dénoncés par l'oracle inspiré au prophète Isaïe (cf. Is. LVI, 10), je n' "aboie" pas afin de vous mettre en garde contre les dangers qui menacent de toutes parts !
Malheur à moi si je ne vous "secoue" pas pour vous empêcher de vous assoupir dans votre vie spirituelle !
Malheur à moi si je vous laisse dans un repos illusoire dont les conséquences seraient néfastes pour vos âmes, pour l'Eglise et pour la France !
                       

Souffrez donc que je vous admoneste et que, une fois encore, je vous engage avec quelque énergie à ne point vous laisser aller à la routine, à ne point vous contenter du ronron des habitudes, à ne point demeurer dans les ornières d'un pieux train-train, à raviver sans cesse en vos âmes l'ardeur, la flamme et le zèle, et à combattre sans merci la tiédeur !

                               

Et parce que une âme de feu bien plus avancée que moi dans les voies de la sainteté et de la direction spirituelle a fort judicieusement résumé ce qu'il convient de dire à ce sujet, je me contenterai de lui laisser aujourd'hui la parole.
Cette âme de feu, cet homme qui s'est avancé très loin dans les voies de la sainteté, ce prêtre qui fut un directeur spirituel extraordinaire, c'est l'abbé Henri Huvelin (1838-1910), connu en particulier pour avoir contribué à la conversion du Bienheureux Charles de Foucauld et d'Emile Littré. 

                               

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Le confessional de l'abbé Huvelin à l'église Saint-Augustin (Paris)

                                      

1) La plus grande des menaces : la tiédeur.

                                         

« La tiédeur... Bien petit mot pour la plus redoutable des menaces et pour un état particulièrement dangereux. (...)

La tiédeur est l'état de l'âme qui se laisse aller au péché véniel, à l'infidélité (...) mais qui néanmoins reste tranquille tout en résistant à Dieu.

Des âmes arrivent au confessionnal avec le poids de fautes très lourdes (...) mais elles ont la volonté de sortir de cette mauvaise voie. D'autres âmes ont, en apparence, moins à se reprocher. Aussi facilement que de l'eau, elles boivent ce qu'il leur plaît de nommer 'fautes vénielles'. A force de résister à la Grâce, celle-ci ne devient plus qu'un petit souffle imperceptible. Voilà justement l'état dangereux : celui dont on ne souffre pas !

                   

(...) L'âme tiède n'ira pas jusqu'au péché mortel, elle s'arrêtera ; mais elle se complaît dans les infidélités et demeure dans cet état parce que, avant tout, elle craint de se gêner.

Par petitesse, mauvaise volonté ou lâcheté, absence d'ambition ou d'idée de grandeur, elle s'habitue à sa médiocrité... Elle méprisera ou négligera ce qu'elle traite de 'petites choses', comme si elle se plaçait au-dessus d'elles ; mais ces choses 'petites' forment l'ensemble des mérites de la vie !

                                

(...) De telles âmes ne s'inquiètent pas. Elles voient le mal qu'elles n'ont pas commis, mais ignorent celui qu'elles font et se targuent de n'être jamais tombées dans la faute mortelle. Elles ne cherchent pas à sortir de leur dangereuse quiétude.
Leur acte de contrition est aussi machinal que leur confession. Elles n'ont aucun regret et ne prennent aucune résolution...

(...) Il y a là quelque chose d'infiniment douloureux. Je ne parle de ce mal qu'avec la plus profonde tristesse. »

                                                       

(Abbé Henri Huvelin - récollection prêchée à Saint-Eugène, le 11 mars 1885)

                                    

2) Les causes de la tiédeur :

                                

« La tiédeur provient de différentes causes :

... de la lâcheté d'une âme qui redoute plus l'effort et la peine que la déplaisance à Dieu.

... d'une disposition à se disperser. On vit hors de chez soi. On recherche de tristes ressources dans les choses, parce que la pensée de Dieu est pénible et que l'on veut y échapper.

(...) On recherche certaines familiarités, certaines conversations frivoles. On perd le goût de la piété, on évite les personnes pieuses. On traite de haut certains devoirs comme s'ils étaient à l'usage des enfants et non à celui d'une âme qui commence à grandir.

(...) En un mot, la tiédeur vient du besoin de s'affranchir de ce qui commence à ennuyer, d'un travail trop lourd... Oui, l'âme tiède fuit la gêne, essaie de se faire une vie plus facile.

(...) Elle s'enferme dans une existence sans gêne.

L'Evangile, ce n'est pas cela ! Dieu merci ! Le sentier est plus rude, mais aussi l'horizon plus étendu ! »

 

(Abbé Henri Huvelin - récollection prêchée à Saint-Eugène, le 11 mars 1885)

             

3) Débusquer sa propre tiédeur :

                                             

« La tiédeur se reconnaît facilement. J'entends tous les jours : 'Ma prière m'ennuie. Je ne la fais plus'. Voilà une âme tiède...

(...) Si Jésus passait (...) et disait : 'Que voulez-vous que Je fasse ?' Cette âme ne saurait que répondre. Au moment de prier elle subit l'ennuyeuse nécessité de la prière quotidienne et ne sait rien dire à Dieu. Voilà bien la tiédeur !

(...) Une âme me dirait : 'J'essaie, je me reprends à plusieurs fois... quand je renonce à prier je suis triste de n'avoir rien su, rien pu dire' ; alors ce ne serait plus de la tiédeur : le simple regret qui exprime une douleur serait le commencement d'une excellente prière !

(...) D'autres affirment : 'Je n'ai rien fait que de très petites fautes'. (...) Elles comptent pour rien les résistances à la Grâce et toute la multitude des fautes d'omission, l'absence de tout effort, de toute pensée... Elles oublient les petites émotions malsaines recherchées, l'entraînement des sens auquel elles ont obéi... les pensées auxquelles elles n'ont pas résisté.

Elles ont joué aux abords du mal et, parce qu'elles n'ont pas été jusqu'au bout, elles comptent pour rien ce qu'elles ont fait !

(...) Certaines vies ne comptent aucun acte bienveillant, salutaire ; aucune gêne de soi-même : ces âmes-là ignorent la bonté... et elles jugent n'avoir rien fait de répréhensible parce qu'elles n'ont pas fait directement un grand mal !

(...) Les âmes qui vivent de pensées futiles, d'entrainement, de laisser-aller, perdent tant d'occasions de faire le bien ! Elles refusent si souvent la Grâce de Dieu...

(...) Le seule moyen de les réveiller de cette torpeur sera la chute qui fait du bruit, entraînant tant de choses avec elles.
Dieu peut permettre cette chute humiliante pour réveiller l'âme qui s'endort, plutôt que de la laisser aller dans ses illusions. »

                               

(Abbé Henri Huvelin - récollection prêchée à Saint-Eugène, le 11 mars 1885)

                                        

                                            

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Bien chers Amis, ces remarques et conseils de l'abbé Huvelin, nous devons nous les appliquer loyalement à nous-mêmes, sans complaisance coupable : notre vie spirituelle en dépend, et de notre vie spirituelle dépend la qualité de notre engagement au service du Roi et de la France.

                                             

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur,
Prieur.

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Rendez-vous importants à ne pas manquer
tout au long de cette année 2020 :

                                  

1) Quotidiens : avec les trois angélus suivis de l'oraison pour le Roi ;
2) Mensuels : le 25 de chaque mois, journée spécialement offerte à l'intention du Roi ;
3) Annuels, avec cette année en particulier trois importants pèlerinages :
- les 16 & 17 mai à Domremy avec l'Ordre de Saint Remy (voir > ici) ;
- du 21 au 23 mai au Puy-en-Velay pour le cinquième pèlerinage annuel de la Confrérie Royale ;
- les 26 & 27 septembre à Sainte-Anne d'Auray avec l'UCLF.



24/01/2020
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