L'Ami de la Religion et du Roi

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Le Précieux Sang

Lettre mensuelle aux membres
et amis
de la Confrérie Royale

- 25 juillet 2019 -

                                       

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Neuvy-Saint-Sépulchre : reliquaire du Précieux Sang de Notre-Seigneur

                                                                                                           

Le Précieux Sang 

Gage de notre salut et de notre Rédemption

 

Lorsque l’on parle des reliques de la couronne d’épine, on devrait aussi dire que des reliques du Précieux Sang ont été rapportées par le Cardinal Eudes de Châteauroux qui accompagna Saint Louis dans ses voyages en Egypte et en Terre Sainte.

A son retour, en 1254, il rapportait une pierre du Saint Sépulcre et trois gouttes de sang du Christ. Il résidait en Italie car il fut évêque de Tusculum, aux environs de Rome (Frascati). C'est de là, en juillet 1257, qu'il envoya ses reliques en Berry : "Voulant honorer, dit-il, autant que nous le pouvons, notre terre d'origine et lui donner une sauvegarde inappréciable contre les ennemis visibles et invisibles.... Nous vous envoyons le Très Précieux Sang de Notre Sauveur par lequel nous avons été rachetés et lavés de nos fautes…." 

Ainsi ces reliques très précieuses, parmi tant d’autres, sont la preuve que la dévotion au Précieux Sang fut toujours présente.
Les âmes véritablement dévotes ont toujours voulues récupérer des reliques qui seront les preuves tangibles de la véracité de l’histoire et de notre Foi. Ainsi nous nous retrouverons avec pas moins de 5 endroits en Europe ou la dévotion au Précieux Sang de Notre-Seigneur sera très active, et encore de nos jours, comme par exemple à la Basilique du Saint-Sang à Bruges en Belgique.  

                                    

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Bruges : reliquaire du Saint Sang

                                                                               

Si cela commence avec un commentaire plutôt historique, parlons maintenant de cette dévotion en elle-même.

Comme toutes les autres reliques qui touchent au Christ, elles doivent, au-delà du côté « preuve », nous montrer et nous rappeler ce que ce Sang signifie : Notre Rédemption et le gage de notre Salut, ou même la preuve et le prix de l’amour de Dieu pour les hommes, pour chaque âme.

                                          

Dieu s’est fait homme et a voulu vivre parmi nous afin de montrer son amour pour nous mais aussi afin que nous écoutions de vive voix et suivions aussi le chemin du Salut, le chemin de la Vérité. La Vérité s’est révélée aux hommes et elle va devoir le « payer » par une mort affreuse précédée de la Passion qui semblera sans fin. 

                                                        

La mort de Jésus sur la Croix, fut permise par Dieu depuis toute éternité. Ce n’est pas un hasard des choses ou de l’histoire. La mort du Christ fut prévue et prophétisée. Et ainsi par sa mort et l’effusion de son très précieux sang, Il nous a racheté de nos péchés et de notre statut d’esclave du Mal. 

                                                        

Le Précieux Sang est notre chance, la preuve infinie de l’Amour de Dieu pour nous. 

Après le mois du Sacré-Cœur, le mois de juillet est traditionnellement consacré au Précieux Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont la fête solennelle est célébrée le premier jour de ce mois.
Par cette fête, l'Eglise nous rappelle que c'est exclusivement par Lui, et non par le sang des taureaux et des boucs, que nous avons été rachetés. A chaque Saint Sacrifice de la Messe, Notre-Seigneur Jésus-Christ ne cesse de répandre Son Précieux Sang purificateur sur le monde, appelant non la vengeance, mais la Miséricorde du Père.

                                                                     

Le sang fut depuis des siècles le symbole de la purification. Si Dieu demanda que l’on lui sacrifiât des animaux pour apaiser sa colère, ce fut dans tous les cas non pas seulement le sang en lui même mais l’acte du sacrifice qui faisait plier Dieu dans sa décision de se venger.

Mais sous la nouvelle Loi, le Sang du Christ, de Dieu Lui-même, fut la solution pour apaiser le coeur de Dieu et surtout racheter les âmes du mal dans lequel, depuis le péché originel, elles s’engouffrent quotidiennement. Une seule goutte de ce sang aurait pu suffire pour racheter le monde entier mais Jésus a voulu souffrir la Passion aussi pour nous montrer que nous aussi nous devrons souffrir pour montrer notre volonté de changement, et, de plus, que depuis la chute, bien que le Baptême efface la faute originelle, nous en subirions encore les suites : la peine et la douleur.

                                              

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Je laisse Saint Jean Chrysostome nous parler :

« Voulez-vous apprendre la vertu du sang du Christ ? Remontons à ce qui l’a figuré et rappelons-nous sa première image, en puisant aux récits de l’Écriture ancienne. C’était en Égypte, Dieu menaçait les Égyptiens d’une dixième plaie, il avait résolu de faire périr leurs premiers-nés, parce qu’ils retenaient son peuple premier-né. Mais afin que le peuple juif qu’il aimait ne risquât pas d’être frappé avec eux (car ils habitaient tous un même pays), le Seigneur lui indiqua un remède qui devait servir au discernement des Israélites et des Gentils. C’est un exemple admirable et propre à vous faire véritablement connaître la vertu du sang de Jésus-Christ. Les effets de la colère divine étaient attendus, et le messager de la mort allait de maison en maison. Que fait donc Moïse ? « Tuez, dit-il, un agneau d’un an, et de son sang, marquez vos portes ». Que dis-tu, Moïse ? Le sang d’un agneau peut-il donc préserver l’homme doué de raison ? Certainement, nous répond-il ; non parce que c’est du sang, mais parce que le sang du Seigneur y est représenté. » (Sermons)

                                               

Et saint Augustin dans le traité sur Saint Jean :

"L'Evangéliste a employé un mot soigneusement choisi. Il ne dit pas : il frappa son côté, ou, il le blessa, ou toute autre chose, mais : il ouvrit, pour nous dire que s'ouvrait d'une certaine manière la porte de vie d'où jaillirent les sacrements de l'Église, sans lesquels on n'entre pas dans la vie qui est la vraie Vie.

 Ce sang qui a été répandu, l'a été pour la rémission des péchés. Cette eau se mêle au breuvage du salut. Elle nous donne bain et boisson. C'est ce que d'avance annonçait l'ordre donné à Noé d'ouvrir, sur le côté de l'arche, une porte par où pussent passer les animaux qui devaient échapper au déluge, et qui préfiguraient l'Église. C'est en vue du même mystère que la première femme a été faite d'une des côtes de l'homme endormi, et qu'elle fut appelée vie et mère des vivants. C'est qu'elle était la figure d'un grand bien, avant le grand mal de la prévarication. Ici, nous voyons le second Adam, la tête inclinée, s'endormir sur la Croix, pour qu'une épouse lui soit formée par ce Sang et cette eau coulant de son côté, pendant son sommeil.

 O mort qui fait revivre les morts ! Quoi de plus pur que ce Sang ? Quoi de plus salutaire que cette blessure ? »

 

Ainsi le Précieux Sang n’est pas une simple invention pieuse mais bien un objet réel de notre piété, de par le fait qu’il touche Dieu jusqu’au Coeur, sans jeu de mots. C’est l’objet du Salut et la raison de sa venue sur terre. Le plan de Dieu pour nous tous passe par la purification de l’âme et du coeur et le pardon des péchés et tout cela fut acquis au prix de son Sang. Alors lorsque nous assisterons à la Sainte Messe ou nous recevrons un Sacrement, n’oublions pas que cela fut institué par le Christ pour notre Salut par son divin Sang versé et qui fut le résultat de sa Passion et mort sur la Croix.

                            

 Abbé Hubert Stollsteiner.

                                        

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24/07/2019
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