L'Ami de la Religion et du Roi

L'Ami de la Religion et du Roi

Épiphanie, fête du Roi.

Lettre mensuelle
aux membres et sympathisants
de la
Confrérie Royale
pour le
25 janvier 2019

      

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Quelques jours après avoir fêté la Sainte Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ, sa Sainte et Universelle Royauté se manifeste et les hommes sont invités à venir honorer et adorer ce Roi d’Amour. Épiphanie, cela signifie manifestation. Lorsque vous lirez cette lettre du 25, chers amis, la fête liturgique de cette manifestation aura déjà eu lieu. Mais en notre âme, cette manifestation doit être perpétuelle, sans interruption. Épiphanie, la fête où l’on voit des hommes rois plier les genoux devant le Roi Dieu, Divin Enfant, l’Enfant Roi.


Quelle importance et quelle grandeur avait cette fête par le passé, elle était entourée d’une gloire toute spéciale. L’étoile, reflet de lumière conduit les hommes à la source de toute lumière, Jésus-Christ, Lumière née de la Lumière. L’Enfant Roi vient éclairer nos ténèbres. Aujourd’hui comme hier, l’Épiphanie reste un grand jour. En ce jour, le Chrétien doit être dans l’allégresse, car les rois mages vont à la crèche porter des voeux et des présents en signe d’adoration au Roi pacifique.

 

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L’Épiphanie peut être l’occasion pour nous de méditer encore un peu plus sur la royauté de Notre Seigneur.
L’origine de la royauté de Notre Seigneur n’est pas la même que la royauté des princes de la terre. C’est d’en haut que Notre Seigneur tient son pouvoir qui n’a rien d’humain, et qui est beaucoup plus grand et plus éclatant, nous dit saint Jean-Chrysostome. Ainsi, l’origine du royaume du Christ est céleste et il existe avant tous les siècles. « Son royaume n’est soumis ni aux lois du temps, ni aux imperfections de notre humanité » précise encore saint Jean-Chrysostome.


Si son origine est bel et bien céleste, la royauté de Jésus-Christ n’est pas étrangère à la direction du monde. Jésus-Christ a voulu venir en ce monde pour le racheter, et le trône que le monde a offert à ce Roi d’amour n’est autre que la Croix. Dressée sur le monde, la Croix est aussi l’étendard sous lequel la royauté spirituelle du Christ s’étend à tout l’univers. Ce royaume spirituel de la Chrétienté, c’est l’Église, l’Épouse Reine.


Le ministère du royaume est confié non aux rois terrestres mais aux prêtres, et principalement au Grand-Prêtre, successeur de Pierre, Vicaire du Christ, le Pontife Romain, auquel tous les rois de la Chrétienté doivent être soumis comme à Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même. (Paraphrase de Saint Thomas, de Regno)


Pour ce qui regarde les frontières, le royaume du Christ les ignore : « Il dominera d’une mer à l’autre, du Fleuve aux extrémités de la terre. Devant lui se prosterneront les habitants du désert, et ses ennemis mordront la poussière. » Quels sont les ennemis que le royaume de Jésus-Christ doit affronter ? C’est le laïcisme et l’indifférentisme des sociétés, c’est le relativisme et l’athéisme des États, c’est l’apostasie des nations,… Ces terribles ennemis militent pour le royaume de Satan et sont guidés par les puissances de ténèbres.


La royauté est l’apanage de Jésus-Christ non seulement comme Dieu, mais aussi comme Homme-Dieu.


Il est le roi messianique dont parle le prophète Daniel (Da 7,14) « Il lui a été donné pouvoir, honneur et royauté et tous les peuples, toutes les tribus, toutes les langues le serviront. » Remarquons que ce n’est qu’au Christ dans son humanité que nous pouvons attribuer au sens propre le pouvoir, l’honneur et la royauté ; car comme Verbe de Dieu, tout lui est commun au Père et au Saint-Esprit. La suprême royauté, Notre Seigneur l’a détient par droit de nature, Il est l’Homme-Dieu. Il la détient aussi par droit de conquête. C’est à ce double titre que Notre Seigneur possède la souveraineté absolue. Et ayant été racheté par le sang du Christ, nous ne nous appartenons plus.


« Les rois de Tharsis et des îles paieront des tributs ; les rois de Saba et de Méroé offriront des présents. Tous les rois se prosterneront devant lui… » (psaume 71) Jusqu’en l’an 1378, un usage voulait que le Roi très chrétien vienne à l’offrande présenter comme les rois mages de l’or, de l’encens et de la myrrhe, comme un tribut à l’Emmanuel, nous apprend Dom Guéranger.

 

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Du ciel à la terre, le Divin Roi veut conquérir tous les hommes et les amener en son domaine.


De son origine spirituelle, le royaume de Jésus-Christ s’incarne dans le temporel. Dès ici-bas, l’Église Corps mystique et Epouse Reine n’a d’autre fin que de conduire tous les hommes là où se manifestera éternellement la Royauté de l’Époux, dans le ciel de la béatitude. « Mais puisque l’homme n’atteint pas sa fin, qui est la fruition, la jouissance de Dieu, par une vertu humaine, mais par une vertu divine, conduire à cette fin n’appartiendra pas à un gouvernement humain, mais à un gouvernement divin, nous dit Saint Thomas d’Aquin (de Regno) et le docteur poursuit : « Un gouvernement de ce genre revient donc à ce roi, qui est non seulement homme, mais encore Dieu, c’est-à-dire à Notre Seigneur Jésus-Christ, qui, en faisant les hommes fils de Dieu, les a introduits dans la gloire céleste. »


Avec la royauté spirituelle de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous sommes sous l’emprise du règne de la vérité ; comme sujets de cette royauté, nous avons des devoirs envers elle.


Notre Seigneur Jésus-Christ étant Lui-même la vérité, Il doit régner sur les intelligences humaines. C’est de lui que les hommes doivent recevoir la vérité et l’accepter docilement. Ce règne s’étend sur les volontés humaines, car le Christ nous soumet une morale qui doit nous pousser à être ses imitateurs : « Soyez parfaits ». Jésus-Christ, est aussi le Roi des coeurs. Notre Seigneur Jésus-Christ est Roi des rois et Seigneur des seigneurs. (Apocalypse XIX, 16) Plaçons-nous tous sous son étendard !


Obéissons à notre Chef, obéissons à ses lois car Il est le Législateur suprême ; car sur nous, Il exerce un pouvoir judiciaire. À Lui appartient le droit de récompenser ou de châtier les hommes. Allons à Lui, suivons nous aussi l’étoile !


La « béatitude, c'est le salut éternel, et les hommes y sont admis ou rejetés par le jugement du Christ. » nous dit encore saint Thomas d’Aquin. Toutes les réalités humaines sont soumises au pouvoir judiciaire du Christ. Enfin, Notre Seigneur Jésus-Christ a également le pouvoir exécutif et personne ne pourra s’y soustraire.

 

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Conclusion :


« La puissance universelle de faire le bien » c’est ainsi que Bossuet définit la vraie royauté et il poursuit : « c’est le propre des rois de sauver ! C’est pourquoi le prince Jésus, en venant au monde, considérant que les prophéties lui promettent l’empire de tout l’univers, il ne demande point à son Père une maison riche et magnifique, ni des armées grandes et victorieuses, ni enfin tout ce pompeux appareil dont la majesté royale est environnée. Ce n’est pas ce que je demande, ô mon Père ! Je demande la qualité de sauveur, et l’honneur de délivrer mes sujets de la misère, de la servitude, de la damnation éternelle. Que je sauve seulement, et je serai roi. Ô aimable royauté du Sauveur des âmes ! »


Ainsi soit-il.


Abbé Louis-Samson de La Ferté.

 

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23/01/2019
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