Lettre mensuelle aux membres de la Confrérie (25 juillet 2018)
Lettre aux membres et amis de la Confrérie royale
25 juillet 2018
Le mystère du Sang versé
Le mois de juillet est traditionnellement consacré au mystère du précieux Sang du Sauveur.
Le Seigneur Jésus, Fils de Dieu, s’est fait homme pour assumer notre chair et notre âme et ainsi nous rejoindre en notre pauvre humanité blessée. Dieu fait homme, Il s’est offert Lui-même en offrande salutaire. Assumant tous les sacrifices de l’ancienne Alliance, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs s’est offert Lui-même en holocauste d’agréable odeur à son Père pour notre Salut et celui du monde entier. Par cet unique et parfait sacrifice du Golgotha, une fois pour toute, l’humanité a été plongée dans l’infinie miséricorde de notre Dieu qui jaillit de chacune de ses plaies et de son Cœur transpercé.
Le Docteur angélique, saint Thomas d’Aquin, nous rappelle qu’une seule goûte de ce Sang précieux aurait suffi à laver le monde de tous ses crimes. Pourtant, une goutte ne Lui suffit pas. Dans son Amour infini pour notre humanité blessée, c’est tout son Sang qu’Il versa pour nous et la multitude. Et Il ne cesse, d’âge en âge, de nous L’offrir par le moyen de ses prêtres quand nous venons participer à la divine liturgie et que nous communions au Saint Sacrement de l’autel, à la divine Eucharistie.
Tout au long du mois de juillet, nous sommes appelés à contempler la grandeur de l’amour infini de notre Dieu. Mystérieusement, les paroles acrimonieuses de la foule s’accomplirent comme promesse de Salut. Ils criaient : « A mort ! A mort ! Crucifie-Le ! ~ Que son Sang retombe sur nous et sur nos enfants ! ». Au lieu d’une juste vengeance, d’une seule parole qui aurait pu convoquer à l’instant-même des légions d’Anges pour l’annihilation de ce monde pécheur, notre Dieu laissa couler son Sang pour racheter tous les peuples de la terre et rendre la vie à ceux qui, comme le larron, ouvriraient leur cœur à son amour infini. Son Sang injustement versé couvre une multitude de péché car c’est, pour l’éternité, le sacrifice suprême de la charité.
Si les gouvernements qui se succèdent depuis 1789 célèbrent le 14 juillet comme une grande fête de la libération du peuple français de l’ancien régime, de son carcan religieux et de ses antiques traditions ainsi que de ceux qui l’asservissaient, l’historien comme tout homme de bien ne peuvent que tristement constater l’effroyable boucherie sacrilège que fut la Révolution.
Des milliers de meurtres plus abominables les uns que les autres furent perpétrés au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Au nom des fameuses « valeurs » de la République naissante, on tuait, on pillait et on violait impunément. Hommes, femmes, vieillards ou enfants, ni rien ni personne ne pouvait trouver grâce aux yeux de ce nouveau Moloch prêt à engloutir l’humanité entière au nom de son idéologie meurtrière. Les églises étaient détruites. Les mystères sacrés, singés. Les saintes espèces, profanées. Les prêtres, religieux et consacrés, avilis avant d’être sauvagement exterminés. Ce fut jusqu’au principe-même de la France, son histoire, sa foi, sa famille royale qui incarnait dans sa chair notre pays ; tout fut odieusement et systématiquement souillé de manière sacrilège pour l’annihiler.
Si le 14 juillet est un jour de deuil et de honte, le 17 juillet, lui, est pour nous source d’espérance et de joie. En 1794, seize femmes, seize bienheureuses carmélites du couvent de Compiègne offrirent leurs vies place de la Barriere du Trône renversé (aujourd’hui place de la Nation) pour le Salut et la paix de la France. Unissant leur sang au Sang du Sauveur, elles permirent la fin de la Terreur et de mettre un terme à la folie meurtrière de Robespierre qui fut guillotiné dix jours plus tard.

Ô mon Dieu, écrivait un directeur de conscience à la bienheureuse Mère Thérèse de Saint-Augustin, ocd, une âme simple et touchée a tout réparé ; ô miséricordes divines, que vous êtes adorables ! Faite pour aimer Dieu sans réserve, livrez-vous toujours à l’attrait qui vous conduira toute à Lui, ne consultez que cet attrait, même au milieu des désolations que doit nécessairement produire la vue de quelque chute : commencez par aimer mieux, et finissez par aimer parfaitement. Le calvaire vaudra toujours mieux pour le ciel que tous les plaisirs. Que Dieu vous y fixe avec Lui, et nous donne la grâce d’y mourir comme Lui.
Et la Bienheureuse Soeur Julie-Louise de Jésus, ocd, disait à ses sœurs :
Nous sommes les victimes du siècle et nous devons nous immoler pour sa réconciliation avec Dieu. Une éternité de bonheur m’attend, hâtons-nous donc, courons vers ce terme, et souffrons volontiers pendant les courts moments de cette vie. Aujourd’hui la tempête gronde, mais demain nous serons dans le port (témoignage de Sr. Marie de l’Incarnation, ocd.).
Le roi Louis XVI, dans son testament écrit à la prison du Temple le 25 décembre 1792, s’offrit à ses bourreaux dans le même esprit :
Je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent être dans l’erreur, mais je ne prétends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en Jésus-Christ suivant ce que la charité chrétienne nous l’enseigne. Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés. Je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite, et surtout le repentir profond que j’ai. Je pardonne de tout mon cœur à ceux qui se sont fait mes ennemis. Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi.

Le mystère du Sang versé pour le pardon de l’humanité assuma tous les crimes et révoltes du monde. Puisque le Sang du Sauveur versé sur la Croix offrit le Salut au monde entier, prions pour que le sang de ses martyrs et de ses saints apporte le Salut et la paix à notre monde, à notre pays en particulier.
Unissons nos prières et nos sacrifices pour le salut et la grandeur de la France.
Qu’elle retrouve sa place dans le concert des nations et redevienne en vérité « Fille aînée de l’Eglise » !
Que Dieu bénisse la France, sa famille royale, et nous donne la grâce de Le servir de tout notre cœur !
Seigneur Jésus, ayez compassion de la France, daignez l’étreindre dans votre Amour et lui en montrer toute la tendresse. Faites que, remplie d’Amour pour vous, elle contribue à vous faire aimer de toutes les nations de la terre. Ô Amour de Jésus, nous prenons ici l’engagement de vous rester fidèles et de travailler d’un cœur ardent à répandre votre Règne dans tout l’univers. Ainsi soit-il. (prière dictée par le Seigneur Jésus au vénérable Marcel Van).