L'Ami de la Religion et du Roi

L'Ami de la Religion et du Roi

Lettre mensuelle aux membres de la Confrérie (25 avril 2018)

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Lettre

 

 

 

aux membres et amis de la Confrérie royale

 

 

 

du 25 avril A.D. 2018

 


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« Vicit Leo de tribu Juda »

 

Bien chers Amis,

 

Lors de notre prochain pèlerinage au Puy, dans moins d’un mois, nous aurons à cœur de méditer sur le lien unissant Liturgie et Légitimité. Anticipons quelque peu sur le thème qui nous retiendra alors, en puisant dans les trésors que la sainte Liturgie nous offre, chacun de ces jours bénis du saint Temps pascal.

 

Car trop d’entre nous sans doute l’auront oublié, mais Pâques n’est pas terminé ! Ce grand mystère nous occupe pendant cinquante jours, puisque, pendant quarante jours cette fois, Notre Seigneur ressuscité daigne réjouir Ses saints Apôtres et Disciples de Sa présence corporelle glorieuse. « Encore un peu de temps, et vous ne Me verrez plus » (Joann. XVI, 16), entendait-on dimanche dernier.

 

Ce saint jour de l’Ascension, nous le célébrerons ensemble, pèlerins légitimistes, fidèles sujets, aux pieds de Notre-Dame du Puy, reine de France, rassemblés afin de prier pour leur Roi et le « saint Royaume » que chérissait sainte Jehanne d’Arc. Puis, une neuvaine de prières nous conduira à intérioriser notre attente, avant de recevoir les grâces du Saint-Esprit en la grande fête de la Pentecôte, que beaucoup de régnicoles sanctifieront sur les routes de Chartres, autre cité mariale. Loin de la maudite acédie, que cette dévotion bien actuelle et vivante de l’âme française réchauffe notre cœur souvent si attristé par le malheur des temps : « Votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie » (Joann. XVI, 22).

 

Et s’il est une joie qui doit animer nos cœurs cette semaine, c’est bien la gloire de saint Joseph. L’Église célèbre traditionnellement en ces jours l’Octave du Patronage de saint Joseph : est-il besoin de rappeler qu’avant que les papes n’honorassent le Père nourricier du Christ de la charge tutélaire de la sainte Église universelle il y a un siècle et demi, Louis XIV, « le fils aîné de Mon Sacré-Cœur » selon les propres termes du Rédempteur, une fois « majeur » de par la mort du cardinal de Mazarin, accomplissait son tout premier acte politique en faisant solenniser dans le Royaume la fête de saint Joseph ? En ce jour Octave, qui tombe providentiellement cette année en l’anniversaire de notre Souverain, invoquons le Chef de la Sainte Famille pour la sanctification, la liberté, l’exaltation et la restauration de Dieu et du Roi en nos cœurs, en nos vies, en nos familles, en nos cités, en notre pays. Redemptoris Custos – Gardien du Rédempteur (titre d’une exhortation apostolique de 1989) –, ora pro nobis !

 

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Toujours représenté avec des lys, Joseph ne doit pas être pour nous une simple image d’Épinal : modèle de pureté, il est aussi un Saint protecteur de notre France et de sa royauté très-chrétienne. Il l’est d’ailleurs par cette même pureté, Notre-Seigneur ne S’étant entouré ici-bas, en Son intimité, que de tout purs et de vierges : Notre-Dame, saint Joseph, saint Jean-Baptiste, saint Jean, sainte Marthe… et sainte Marie-Madeleine, que saint François de Sales appelle après sa conversion « archivierge » ! Ô grands Disciples du Seigneur, n’êtes-vous donc pas tous venus sur notre sol y porter la semence de la Bonne Nouvelle de la Résurrection ? Les parents du Seigneur, par leurs apparitions à Cotignac notamment ; le Précurseur, par ses reliques ; l’Apôtre favori, par Ses fils spirituels (Ignace d’Antioche, Polycarpe) ; la famille de saint Lazare, en venant s’échouer en Provence…

 

Seigneur, apprenez-nous la pureté, dans l’humilité toujours, afin d’offrir, de cœur et de corps, un sacrifice d’agréable odeur : la Famille royale ne nous offrit-elle pas ce spectacle ? Et le martyre que la Révolution infligea au jeune Louis XVII ne consista-t-il pas à s’attaquer à cette vertu, aujourd’hui si attaquée chez nos jeunes gens, et par un régime politique ?

 

Saint Joseph, que votre exemple nous fasse d’héroïques sujets rayonnants de pureté, à l’image de saint Louis, sainte Jeanne d’Arc, sainte Bernadette et sainte Thérèse ! Oui, cette vertu – ennemie numéro un de la République – possède un rôle capital dans la Restauration et le combat légitimiste, n’étant que la fidélité appliquée non pas à la doctrine, mais au corps et au cœur-mêmes. Le Christ règnera en France quand Il règnera aussi en nous.

 

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« Vicit Leo de tribu Juda », est-il écrit sur le socle de l’obélisque trônant au centre de la place Saint-Pierre à Rome, au sommet duquel est enchâssée une relique de la Vraie Croix, servant d’exorcisme face aux puissances des Ténèbres qui ont pénétré jusque dans le Sanctuaire-même.

 

En cette fête de l’Évangéliste saint Marc, dont il est l’emblème scripturaire, ne nous étonnons pas d’honorer le roi… des animaux !

 

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« Il vainc, le Lion de Juda », le Rejeton de la tribu royale, Jésus-Christ. Par Sa Résurrection au matin de Pâques.

Mais permettez-moi de voir également en cette expression triomphale honoré… saint Joseph !

 

Avant même de relever Adam au fin fond des Limbes des Patriarches, à qui croyez-vous que, le Samedi Saint, alors que la terre et la première Chrétienté se désolaient, le Fils de Dieu vint en premier adresser Son message d’espérance et de salut… et osons le mot : Ses hommages, si ce n’est à Son tendre père légal ? Son discret mais bien viril nourricier, qui devait tant Lui ressembler, peut-être mieux que le premier Adam.

 

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A qui devait-Il Son titre de « Roi des Juifs » (Marc. XV, 26), exhibé aux multitudes à la sortie de la Ville sainte, condamné, mais couronné et trônant incompréhensiblement pour nous sur le trône de la Croix, il y a quelques heures encore, en ce terrible Vendredi Saint ?

 

Au descendant du roi David, qui, face à l’usurpateur Hérode le Sanguinaire, incarnait la légitimité davidique. Car Joseph de Juda était bien le roi légitime de la Terre sainte, transmettant tous ses droits, tous ses devoirs aussi, à son Fils selon la Loi. Un roi bafoué, tombé dans la pauvreté avec les siens, mais accomplissement avec dignité et majesté son humble devoir d’état quotidien de charpentier, qui le faisait régner d’une manière extraordinaire qu’il nous est difficile d’appréhender. Comme la Sainte Famille a contribué au salut du monde par cette vie cachée, laborieuse et fidèle, silencieuse et priante, que ce soit à Bethléem, en terre païenne d’Égypte ou dans la cosmopolite Nazareth ! Comme la capitale de ce royaume fidèle rayonnait alors mystérieusement de cette bourgade négligée ! Seuls les humbles bergers, seuls les courageux rois mages, voyaient la majesté, la légitimité, la vérité de cette Famille royale pourtant bien moquée !

 

Et - Grégoire IX le rappelait à Louis IX - le royaume des Francs est dans l'histoire de l'Eglise ce qu'était le royaume de Juda sous l'Ancien Testament.

 

Beaucoup ne se moquent-ils pas aujourd’hui de l’accent (au demeurant si charmant) de notre Prince ? Mais la situation différait-elle à l’époque ? Une impertinente servante ne s’écria-t-elle pas avec ses camarades, parlant de saint Pierre : « Celui-ci aussi était avec Jésus le Nazaréen […]. Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître » (Matth. XXVI, 71, 73). Capharnaüm et Bethsaïde n’étaient pas très éloignées de Nazareth, dans la même province de Galilée…

 

Et le mépris que l’on peut avoir aujourd’hui à toiser un roi venant d’Espagne, n’est-il pas comparable à celui que sous-entendait un Nathanaël, rétorquant à saint Philippe qui lui annonçait « Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la Loi, et dont les Prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph » : « De Nazareth, peut-il venir quelque chose de bon ? » (Joann. I, 45-46).

 

Venir à Bethléem se faire recenser, au berceau de sa Maison, n’avait-il pas son importance, dans une société où les tables généalogiques étaient conservées au Temple de Jérusalem et apprises par cœur ? A travers l’ordre positif d’Auguste, n’y avait-il pas là la première révélation de la messianité du Sauveur, à travers la manifestation de la légitimité royale de son père ?

 

Cette généalogie christique était-elle autre chose que l’application des Lois fondamentales propres au peuple hébreu depuis David ?

 

Grand saint Joseph, faites-nous non seulement respecter la Légitimité, application des lois divines dans l’ordre temporel, mais en vivre pleinement ! Elles ne sont pas un tout en soi, mais une balise nécessaire, telles les tables qui occupaient naguère la couverture rigide de nos cahiers de brouillon, et qui permettaient des opérations et des emplois insoupçonnés aux ignorants et aux sots.

 

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Malgré les Ténèbres du Vendredi Saint, qui durent chez nous depuis plus de deux cents ans, apprenez-nous à conserver la flamme de l’âme française, afin que nous soyons trouvés prêts quand le retour solennel du Roi permettra la résurrection tant attendue de la France.

 

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         Bénissez, ô roi de Juda, pour son quarante-quatrième anniversaire, Mgr le prince Louis, duc d’Anjou et aîné des Capétiens, fils de saint Louis, notre Roi bien-aimé.

 

Nous n’oublions pas qu’en ce jour, il y a quatre ans seulement, LL.MM. le Roi et la Reine honoraient de leur présence à Aigues-Mortes les commémorations du huitième centenaire de la naisance et du baptême de saint Louis, et l’an dernier, l’exposition organisée à Moscou en l’honneur du grand Saint capétien.

 

L’Union des Cercles Légitimistes de France m’a chargé de célébrer aujourd’hui une Messe d’action de grâces pour l’anniversaire royal. Hier, le second personnage de l’Église de Nîmes répondait à l’invitation du Cercle légitimiste de Nîmes Saint Louis roi de France. N’y aura-t-il que le Languedoc et la Provence pour élever vers le Ciel l’agréable odeur du saint Sacrifice de la Messe en l’honneur de notre Roi bien-aimé ? Chacun est, en outre, capable de chanter – ou au moins réciter – le Te Deum de son vieux missel, à l’instar de nos ancêtres qui voyaient leur vie rythmée par cette belle cadence de ce chant d’action de grâces, à chaque heureux événement dans la Famille royale, à chaque Joyeuse Entrée dans l’une des cités du Royaume, à chaque victoire du monarque, à chaque fête dynastique.

 

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En ce 25 avril, la sainte Église célèbre encore les Litanies mineures (dites majeures à Rome) de la Saint-Marc, bien qu’indépendantes originellement du céleste patron de la Sérénissime...

 

Cette procession, et la Messe qui la suit, ont un aspect pénitentiel prononcé. Tout clerc est tenu d’y prendre part, ou au moins de réciter litanies et oraisons en privé. N’oublions pas, membres de la Confrérie royale, d’ajouter entre les versets « Ut inimícos sanctæ Ecclésiæ * humiliáre dignéris, te rogámus audi nos. Daignez abaisser les ennemis de la sainte Église, nous Vous en supplions, écoutez-nous » et « Ut régibus et princípibus christiánis * pacem et veram concórdiam donáre dignéris, te rogámus audi nos. Daignez établir une paix et une concorde véritables entre les rois et les princes chrétiens, nous Vous en supplions, écoutez-nous », le verset traditionnel « Ut regem nostrum Ludovicum * benedicere dignéris, te rogámus audi nos. Daignez bénir notre roi Louis, nous Vous en supplions, écoutez-nous » ainsi que dans le cours des versets et oraisons, après ceux consacrés au Pontife romain :

« V/. Orémus pro Rege nostro Ludovico. Prions pour notre roi Louis. R/. Dómine salvum fac regem * et exaudi nos in die qua invocaverimus te. Seigneur sauvez le roi, et exaucez-nous au jour de notre prière ».

« Quaesumus, omnipotens Deus, ut famulus Tuus Ludovicus Rex noster, qui Tua miseratione suscepit regni gubernacula, virtutum etiam omnium percipiat incrementa quibus decenter ornatus est, et vitiorum monstra devitare, hostes superare, et ad Te, Qui via, veritas et vita es, gratiosus valeat pervenire. Nous Vous prions, ô Dieu tout puissant, pour Votre serviteur notre Roi Louis, qui par Votre miséricorde a reçu le gouvernement de ce royaume : qu'il reçoive aussi l'accroissement de toutes les vertus par lesquelles, ennobli comme il convient à son état, il évitera la laideur des vices, sera vainqueur des ennemis, et Vous soit assez agréable pour parvenir jusqu'à Vous qui êtes la Voie, la Vérité et la Vie ».

 

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         Inspirés par la collecte de la Messe des Rogations (« Faites, nous Vous en supplions, ô Dieu tout-puissant : que, plein de confiance en Votre bonté dans notre affliction ; nous soyons constamment fortifiés contre toutes les adversités »), mêlons aujourd’hui, en ces nombreux anniversaires et multiples cérémonies liturgiques, nos chants de pénitence et nos actions de grâces, notre tristesse terrestre et notre joie céleste, usant toujours plus abondamment des trésors de la sainte Liturgie, prière officielle de l’Église, de l’Épouse à l’Époux, prière toute puissante selon l’affirmation finale de cette péricope évangélique très adaptée à la bénédiction des champs que sont les Rogations, et qui correspondent tant au Christ-Tête et Bon Pasteur qu’à Son Lieutenant ici-bas, selon le principe qui peut le plus peut le moins : « En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Je Suis la vraie vigne, et Mon Père est le vigneron. Tout sarment qui ne porte pas de fruit en Moi, Il le retranchera ; et tout sarment qui porte du fruit, Il l’émondera, afin qu’il porte plus de fruit. Vous êtes déjà purs, à cause de la parole que Je vous ai annoncée. Demeurez en Moi, et Je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez en Moi. Je Suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en Moi, et Moi en lui, porte beaucoup de fruit ; car, sans Moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en Moi, il sera jeté dehors comme le sarment, et il séchera ; puis on le ramassera, et on le jettera au feu, et il brûlera. Si vous demeurez en Moi, et que Mes paroles demeurent en vous, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » (Joann. XV, 1-7).

 

Grand Dieu, sauvez le Roi !

Longue vie au Roi !

Vive le Roi !

 

Abbé Louis de Saint-Taurin +

 

 



24/04/2018
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