Après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Après l’incendie de Notre-Dame de Paris…
Mardi Saint 16 avril 2019.
Un brasier en forme de croix au cœur de la France, au cœur de tous les fidèles….
Très chers Amis,
En ces premières heures du jour du mardi saint, il est évidemment bien tôt – bien trop tôt – pour se livrer à des considérations présentant tout le recul indispensable, échappant à l’émotion de l’instant : comme des millions de personnes à travers la France et à travers le monde, je pense que vous avez été douloureusement saisis par les images diffusées à la télévision, sur Internet et sur les réseaux sociaux hier soir à partir de 19 heures.
En notre vallée retirée et loin de tout, c’est environ une demi-heure après le déclenchement de l’incendie que nous avons été prévenus par une amie, et tout au long de la soirée nous sommes restés, jusqu’à une heure avancée de la nuit, à prier et à espérer pour ce bâtiment prestigieux qui était la proie des flammes et qui, selon l’expression d’un auteur dont j’ai oublié le nom, a toujours été et demeure en quelque manière la « paroisse de l’histoire de France ».
L’enquête sur les causes de l’incendie ne fait évidemment que commencer et, peut-être, faudra-t-il du temps pour qu’elle établisse la vérité des faits : contrairement aux affirmations rapides sur l’origine du sinistre, et au risque de passer pour « parano », il me semble non seulement prématuré, mais aussi téméraire, d’exclure a priori la cause criminelle pour des motifs idéologiques ou fanatiques…
Mais là n’est pas l’essentiel de mon propos.
Bien sûr nous sommes consolés par le fait qu’un grand nombre d’œuvres d’art se trouvant dans la cathédrale aient pu être sauvées ou protégées au maximum.
Nous nous réjouissons surtout, au plus haut point du fait que le Très Saint-Sacrement et les précieuses reliques de la cathédrale aient pu être soustraits aux flammes.
Au-delà de l’émotionnel et des réactions, naturelles certes, je vous invite à réfléchir, prier et méditer sur les leçons providentielles que nous pouvons tirer de cet horrible événement : un bâtiment quelque prestigieux et sacré qu’il soit, reste un bâtiment. Nous avons d’ores et déjà l’assurance que la basilique-cathédrale Notre-Dame de Paris sera restaurée, reconstruite. Mais au-delà de la reconstruction matérielle, il nous faut réfléchir à la restauration spirituelle.
Le feu d’un incendie physique n’est RIEN en comparaison du feu de l’enfer qui menace les âmes par millions en raison de la perte de la foi et du refus de l’obéissance à Dieu.
Le feu de cet incendie n’est RIEN en comparaison de la dévastation spirituelle qui navre gravement la Sainte Eglise à cause du modernisme qui la ravage, à cause des mauvais exemples et de la tiédeur des catholiques , et tout particulièrement à cause des scandales de ceux qui devraient, au plus haut point, avoir des comportements exemplaires et donner le témoignage de la sainteté : je parle des clercs et des religieux qui ont trahi leurs engagements sacrés pour ce qui concerne la foi et les mœurs !
Je vais être absent du Mesnil-Marie à partir de ce matin-même, et ne reviendrai vers vous que pendant l’octave de la Résurrection de Notre-Seigneur.
Il n’y a maintenant plus qu’une seule chose à dire : prions avec davantage de ferveur, faisons pénitence avec générosité, tenons compagnie au divin Cœur de Jésus dans Son agonie, cramponons-nous à la main maternelle de Notre-Dame de Compassion, confions-nous en l’intercession des Saints de France, et, au-delà de tous les motifs de découragement, ne cessons jamais de croire en la sainte et glorieuse Résurrection, car notre Dieu est le Tout-Puissant et le « Maître de l’impossible ».
Vôtre in Corde Iesu & Mariae.
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.