L'Ami de la Religion et du Roi

L'Ami de la Religion et du Roi

Pèlerinage au Puy (Sermon du samedi 4 juin)

Sermon de la Messe du samedi 4 juin 

à Saint-Laurent du Puy

 

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Monsieur le Curé,

Monsieur le Chanoine,

Messieurs les Abbés,

Mes Révérends Pères,

Mon Frère,

Monsieur le président de l’Union des Cercles Légitimistes de France,

Bien chers Amis pèlerins,

 

1re communion Eugénie.jpg

Première Communion de Madame à Madrid.

 

         En ce jour, Madame, fille aînée de notre roi Louis, fait à Madrid sa première communion, recevant son Dieu pour la première fois, comme Notre-Dame la nuit de l’Annonciation, à Nazareth. Que cet événement soit pour nous aujourd’hui une leçon, bien chers Frères : que la Fille aînée de l’Église, Fille aînée dont nous sommes les membres du Corps mystique, fasse aujourd’hui, elle aussi, une belle, ardente et sainte communion. Que vous puissiez vous approcher de la sainte Table ou que vous ne fassiez qu’une communion spirituelle, offrez-la comme réparation pour votre Roi et pour la France (et pour les membres de la Confrérie royale : comme consécration), tel est l’objet de ce pèlerinage au Puy.

 

         En ce jour, se trouvent devant l’autel, aux yeux de Dieu, des âmes d’un grand prix (celui de Son Précieux Sang), des noms qu’Il connaît personnellement, des personnes qu’Il aime à la folie, des Français qui, au lieu de ne s’occuper que de leurs petites affaires personnelles ou de leurs loisirs, sans prendre prétexte des troubles actuels pour rester chez eux et ne rien faire (comme les invités au noces du fils du roi, dans l’évangile), ont le courage de venir faire une longue route afin de prier pour l’incarnation d’un principe, certes bien oublié par nos contemporains, mais qui continue de faire battre le cœur de tout vrai Français, pour peu qu’on le lui rappelle.

 

Juste après mon ordination, mon cœur de prêtre fut saisi d’admiration à la lecture des intentions de prières des bienfaiteurs de notre séminaire. Au lieu d’y inscrire leur santé, leur famille (ce qui eût été honorable bien évidemment), beaucoup y avaient seulement écrit : « Pour la France ». Comment le Bon Dieu, Qui est déjà tout Amour, pourrait-Il rester de marbre devant une prière si désintéressée, si soucieuse du bien commun, si digne de fils des Francs, que celle-ci ? Ces belles âmes oubliaient toutes leurs demandes personnelles pour ne s’attacher qu’à l’essentiel : le Royaume de Dieu et Sa justice, Son ordre divin, puisque tout en dépend : « et tout le reste vous sera donné par surcroît ». Cela évoque la belle réponse de saint Thomas d’Aquin – qui enseigna en ces murs, mes Frères – au Seigneur Qui lui demandait ce qu’il souhaitait comme récompense pour son bon travail : « Rien d’autre que Vous, Seigneur ».

 

En 1429, au Grand Pardon du Puy, ne se trouvaient ni le « roi de Bourges », ni la Pucelle de Domrémy. Mais parmi la foule, mandatés par notre héroïne, se trouvaient sa mère Isabelle Romée, et deux de ses frères. Ce sont les prières de l’humble peuple de France qui attira sur celle-ci la plus belle intervention divine qui se puisse imaginer. Ce ne sont ni les sages et diplomates conseillers, ni les avisés et expérimentés chefs militaires qui redonnèrent l’espérance au roi Charles et finalement, un mois plus tard, la victoire, mais bien ce chef-d’œuvre de la grâce qu’est Jehanne, Patronne de la Légitimité. Et à Chartres, à la Pentecôte, le Clergé a pu embrasser l’anneau de la Pucelle, porté en procession depuis qu’il est providentiellement revenu en France, et l’on nous annonce qu’il visitera nos différentes provinces dans les mois qui viennent.

 

         Devant moi en ce jour (mais je pense également à tous nos amis qui n’ont pu faire le déplacement et qui sont en grande communion avec nous en ce moment) se trouve aujourd’hui en partie recomposée l’Armée du Sacre. Non une armée au sens conventionnel du terme, mais au sens de l’une des qualifications de Notre-Dame : une armée spirituelle rangée en bataille (acies).

 

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort affirme, dans son Secret de Marie, des apôtres des derniers temps (et comme le dit saint Paul, depuis le Christ, nous y sommes) : 

« Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tranchants de la parole de Dieu ; ils porteront sur leurs épaules l’étendard ensanglanté de la Croix, le crucifix dans la main droite, le chapelet dans la main gauche, les sacrés noms de Jésus et Marie dans leur cœur, et la modestie et mortification de Jésus-Christ dans toute leur conduite. Voilà de grands hommes qui viendront, mais que Marie fera par ordre du Très-Haut, pour étendre Son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans. Mais quand et comment sera-t-il ? Dieu seul le sait !... ».

Tant que les portes de Reims ne se seront pas ouvertes, et ses frontons élevés, nous mènerons, par nos prières et nos sacrifices quotidiens, l’assaut du Ciel jusqu’à ce que nous soyons exaucés, par une foi à soulever les montagnes, une espérance à toute épreuve, et une charité digne des premiers Chrétiens dont les Païens disaient ébahis : « Voyez comme ils s’aiment » : « A ce signe, ils sauront que vous êtes Mes disciples » (cf. Jn XIII, 35[1]).

 

Nous ne demanderons donc pas à Dieu, ni aux diseuses de bonne aventure : « Quand cela adviendra-t-il ? », ni comme les Apôtres : « Quand instaurerez-Vous le Royaume de Dieu ? ». Le temps est celui de Dieu, il ne nous appartient pas de le connaître. Nous avons seulement besoin de l’assurance qu’il s’accomplira bel et bien, et de tout faire dans ce sens autant qu’il dépend de nous, comme Sœur Lucie de Fatima ou sainte Bernadette de Lourdes.

 

Saint Louis-Marie poursuit : 

« Jésus-Christ viendra, comme toute l’Eglise l’attend, pour régner partout, à l’époque et de la manière dont les hommes s’attendent le moins. A la Fin des temps, plus rapidement qu’on ne le pense, Dieu suscitera de grands Saints pour établir le règne de Son Fils sur le monde corrompu, par le moyen de la dévotion à la Très Sainte Vierge ».

Marie ! C’est bien le premier nom qui occupe aujourd’hui nos esprits, en ce premier samedi du mois (la dévotion de Fatima, où la manifestation de l’Ange aux pastoureaux de Fatima commença il y a cent ans), en cette fête du Cœur très pur de la Très Sainte Vierge, en cette profusion de fêtes (transférées de mardi dernier, 31 mai) : de Marie, Reine des Saints et Mère du Bel Amour, de Marie, Médiatrice de toutes les grâces, de Notre-Dame du Sacré-Cœur, et surtout, de la Royauté de Notre-Dame.

 

Exaltant cette dernière, saint Bonaventure enseigne que : 

« la bienheureuse Vierge Marie est mère du souverain Roi parce qu’elle L’a noblement conçu, comme l’annonce le message que l’Ange lui apporta. […] C’est comme s’il disait expressément : Voici que vous allez concevoir et enfanter pour fils le Roi Qui siège éternellement sur le trône royal, et de ce fait vous régnerez comme Mère du Roi, et comme Reine vous siégerez sur le trône royal. S’il convient en effet qu’un fils honore sa mère, il convient qu’il lui donne accès au trône royal. [Et nous ne pouvons nous empêcher de penser à saint Constantin et à sa mère sainte Hélène, tous deux surnommés Égaux aux Apôtres.] 
Aussi la Vierge Marie, parce qu’elle a conçu Celui Qui porte inscrit sur Sa cuisse : Roi des rois et Seigneur des seigneurs, aussitôt qu’elle conçut le Fils de Dieu, fut Reine, non seulement de la terre, mais encore du ciel, ce qui est signifié dans l’Apocalypse par ces paroles : Un signe grandiose apparut au ciel : c’est une Femme, le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête. […] 
La Vierge Marie, sous la figure d’Esther, est comparée à la diffusion de la source et de la lumière, à cause de la diffusion de la grâce quant à son double fruit: l’action et la contemplation. Car la grâce de Dieu, qui guérit le genre humain, descend jusqu’à nous à travers elle comme par un aqueduc, parce que la dispensation de la grâce appartient à la Vierge non pas par mode de principe, mais par mode de mérite. Par son mérite, donc, la Vierge Marie est la Reine très éminente, par rapport au peuple, puisqu’elle obtient le pardon, triomphe dans le combat et distribue la grâce, et par suite, conduit jusqu’à la gloire ».

Voici ce que disait Benoît XVI, il y a six ans, le 13 mai 2010 : 

« Celui qui penserait que la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait. […] Dans l’Écriture Sainte, il apparaît fréquemment que Dieu est à la recherche des justes pour sauver la cité des hommes et il en est de même ici, à Fatima, quand Notre-Dame demande : « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour prendre sur vous toutes les souffrances qu’Il voudra vous envoyer, en réparation des péchés par lesquels Il est offensé, et en intercession pour la conversion des pécheurs ? » (Mémoires de Sœur Lucie, I, p.162). Notre Mère bénie est venue du Ciel pour mettre dans le cœur de ceux qui se recommandent à Elle, l’amour de Dieu qui brûle dans le sien. À cette époque, ils n’étaient que trois ; leur exemple de vie s’est diffusé et multiplié en d’innombrables groupes sur la surface de la terre, en particulier au passage des Vierges pèlerines […]. Puissent ces sept années qui nous séparent du centenaire des Apparitions hâter le triomphe annoncé du Cœur Immaculé de Marie à la gloire de la Très Sainte Trinité ».

Alors qu’a commencé au printemps le centenaire des apparitions de l’ange et de la Vierge aux pastoureaux de Fatima, prenons place dans ce grand plan voulu par le Ciel pour la conversion du monde, avec, comme fils de France, une consécration toute particulière : la fidélité de la France aux promesses de son baptême, à l’union avec la Sagesse éternelle, à laquelle la rappelait Jean-Paul II en 1980.

 

Car ces « grands Saints, dont parle saint Louis-Marie pour établir le règne de Son Fils sur le monde corrompu, par le moyen de la dévotion à la Très Sainte Vierge », ce doit être vous, chers pèlerins, c’est votre mission, votre vocation, votre programme de vie !

 

Mais « comment cela se fera-t-il ? ». Cette question, par contre, à l’instar de Notre-Dame en l’Annonciation, nous pouvons la poser. Cela s’accomplira par l’ordre de Dieu, par la remise en ordre de la société, par le relèvement de ce qui a été renversé, par la restauration du droit divin, dont nous aurons à reparler demain. C’est la fameuse exhortation de saint Pie X à nos évêques, en 1910.

 

« Comment cela se fera-t-il ? ». Par l’humble accomplissement de notre devoir d’état quotidien, par notre laborieuse fidélité, par une vie de sacrifices et de labeurs, nourrie et vivifiée par l’exercice des vertus, surtout des vertus théologales, à l’exemple de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Par la sanctification des heures (avec saint François de Sales), par l’offrande de chacune de vos actions (je vous renvoie à sainte Gertrude). Par une âme magnanime, qui désire et espère de grandes choses (avec saint Thérèse d’Avila). Par l’audace, l’assurance et la pureté, qu’alliait si bien sainte Jeanne d’Arc.

 

« Comment cela se fera-t-il ? ». Par l’imitation du Cœur de Jésus, en l’honneur duquel la date de ce pèlerinage a été retenue. « Apprenez de Moi que Je suis doux et humble de cœur ». Voilà donc deux vertus à travailler de manière toute particulière et assidûment. « Tous, unanimes, d’un seul cœur, étaient assidus à la prière » (Ac I,14), nous disent des premiers Chrétiens les Actes des Apôtres : n’essayons pas de trouver de nouvelles recettes ! Ce terme d’un seul cœur revient d’ailleurs dix fois dans ce Livre saint. Prions et travaillons à la vraie concorde entre Français en général, et royalistes en particulier.

 

« Comment cela se fera-t-il ? ». En devenant des Saints, tout simplement, non pas au regard des autres, mais avant tout sous le regard de Dieu. Dom Guéranger dit très justement que ce sont les Saints qui font l’Histoire. Si vous voulez la faire et changer le cours qu’elle est malheureusement en train de prendre, devenez tout simplement de résolus disciples du Christ, obéissant aux Commandements de Dieu et de l’Église, vivant moralement en conformité avec ce que vous croyez et défendez.

 

« Comment cela se fera-t-il ? ». Retenez ce grand principe, que répétait volontiers la Pucelle d’Orléans : « Aide-toi, le Ciel t’aidera ». Au lieu de dire : « Tout va mal ! », faisons-nous une belle âme, ce sera déjà un ‘lieu’ où cela ira mieux, puisque les Saints élèvent le monde avec eux.

 

« Comment cela se fera-t-il ? ». Un jour, le démon révéla au saint Curé d’Ars, par la bouche d’une pénitente, que s’il y avait cinq prêtres comme lui dans le monde, son empire serait détruit ; ce n’était hélas pas à l’honneur du clergé. Eh bien si les Saints se trouvaient au moins cinq en France aujourd’hui, ne croyez-vous pas que cela transformerait les choses ? Sodome ne fut pas sauvée car il ne s’y trouva même pas dix justes. Notre nombre nous engage donc à l’espérance. A vous de vous inscrire comme volontaires : il y en a toujours eu de tous âges, de toutes conditions, qu’avez-vous à craindre, hommes de peu de foi ? Certes, la sainteté fait peur car elle demande de tout abandonner pour le Christ, de Lui faire confiance. Mais dès son élection, il y a 11 ans, le pape Benoît XVI nous rassurait par ces paroles : « N’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et Il donne tout. Celui Qui se donne à Lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez […] tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie » (24 avril 2005).

 

« Comment cela se fera-t-il ? ». Eh bien déjà, chez vous. Si vous faites régner le Seigneur Jésus dans votre vie personnelle, dans votre foyer, dans votre entourage, là où vous avez une influence, non seulement « le Règne de Dieu est proche » (Mc I, 15), mais « il est déjà au milieu de vous » (Lc XVII, 21). De même, si seul ou en famille, en privé comme en public, vous faites hommage à Son lieutenant, celui-ci est déjà en train de régner. ¡ Que les familles françaises ne prient-elles pas quotidiennement pour leur souverain, comme le demande la vertu de piété !

 

« Comment cela se fera-t-il ? ». Il y a de multiples manières de contribuer à l’avènement du règne de Dieu sur la terre comme au ciel. La Confrérie royale en suggère un, particulier, qui est :

-      de se vouer, de se consacrer par vœu à la Couronne de France et à son salut ;

-      de s’engager à prier quotidiennement pour le Fils aîné du Sacré-Cœur, sa sanctification et sa haute mission, selon la doctrine sociale de l’Église, les Lois fondamentales du Royaume et le génie français ;

-      d’être de charitables émules dans cette belle œuvre, notamment par la communion de prières et de sacrifices le 25e jour de chaque mois ;

-      de réciter trois fois par jour, à cette intention, le traditionnel angélus, dont l’évangile de ce jour manifeste toute la majesté, puisqu’

  • en la nuit très sainte de l’Annonciation (motif de ce Jubilé du Puy),
  • en la demeure très humble de la fiancée de saint Joseph à Nazareth,
  • en le sein très chaste de cette Vierge immaculée,

le consentement de cette plus sublime des créatures, auquel la Création tout entière était comme suspendue, le Fiat de Notre-Dame renouvela la face de la terre par l’Incarnation de notre Sauveur et Rédempteur, Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, réalisant par là-même les noces de Dieu et de l’humanité. En guise de parenthèses, le baptême de Clovis, scellant l’union de Dieu et de la France, rendit aussitôt sacramentel le mariage de Clovis et de sainte Clotilde, que nous célébrons aussi en ce 4 juin, elle, la mère du Royaume de France.

 

L’angélus, donc, l’une des plus pieuses dévotions catholiques, fut triplé et sonné en France sur l’ordre du roi Louis XI (en 1472) « pour la paix en France », après que les chanoines de Cléry l’eurent accueilli ainsi. Il sera, mes Frères, la plus belle continuation de ce Grand Pardon du Puy, de ce Jubilé, dans vos vies de chaque jour.

 

Prier pour le Roi, c’est prier pour la France, puisque celle-ci s’incarne en celui-là. Et « tout ce que vous demanderez à Dieu en Mon Nom, Je le ferai » (Jn XIV, 13), nous promet le Christ. Il ajoute même : « Croyez que vous l’avez déjà reçu » ; c’est un ordre. Le Royaume de Dieu et celui des Lys sont déjà parmi nous.

 

« Cherchez le Royaume de Dieu et Sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît », affirmait Notre-Seigneur : nous ne faisons pas autre chose, aussi pouvons-nous à bon droit espérer de bien nombreuses grâces ! Nous le prions en effet selon l’ordre voulu par Lui-même pour la France.

 

Que la Très Sainte Mère de Dieu fût conçue par préservation du péché originel : Dieu le pouvait, cela convenait, Dieu le fit, « Potuit, decuit, fecit ». Ce fut l’argument décisif du bienheureux Franciscain Duns Scot au cours des péripéties historiques et théologiques de l’approfondissement du dogme de l’Immaculée Conception. Or ce que nous admirons de la Sagesse divine dans le mystère de la Conception sans tache de Notre-Dame, demandons-le également pour sa Fille de prédilection, sa consacrée : la France. Dieu peut restaurer le Roi légitime selon Son Cœur ; à relire tous les documents ecclésiastiques : tant pontificaux qu’épiscopaux, de saint Remi à Pie XII et même au-delà, cela convient ; donc : demandons à Dieu de le faire.

 

« Votre joie sera parfaite, et nul ne la ravira », promit Notre-Seigneur à Ses disciples. Ce droit de tout fidèle du Christ non seulement de choisir et soutenir un mode de gouvernement (d’autant plus qu’il est si raisonnable et pure que son motif foncier n’est pas un choix personnel mais celui de Dieu confirmé par Lui-même et Sa Sainte Église au fil des siècles), mais également de le demander à Dieu (« Demandez et vous recevrez », « tout ce que vous demandez à Mon Père en Mon Nom, croyez que vous le recevrez »), ce droit, disais-je, est non seulement la manifestation de votre sagacité et perspicacité, mais il vous est confirmé par la Sainte Église elle-même. Son Droit canonique vous le soutient, sa Liturgie vous le consacre, sa pratique multiséculaire vous l’assied, son histoire vous l’enracine. N’est-ce pas d’ailleurs l’appel lancé par nos derniers Pontifes suprêmes ? Que les fidèles laïques s’investissent dans l’art de gouverner la Cité. Tout le monde n’est pas appelé à s’engager en politique – et surtout pas dans des structures viciées, appelées « structures de péché et civilisation de la mort » par nos derniers papes -, mais tout le monde a le devoir de soutenir les bons principes et leur application effective, afin de vivre enfin à nouveau dans la société du Beau, du Bien, du Vrai : j’ai nommé la Chrétienté.

 

Pourrais-je enfin mieux terminer qu’en laissant la parole à notre grand Apôtre, saint Remi, qui achevait ainsi le Testament dont saint Pie X nous demandait il y a un siècle de faire notre trésor ? 

 

« Si Notre-Seigneur Jésus-Christ daigne écouter les prières que je répands tous les jours en Sa présence, spécialement pour la persévérance de cette race royale, suivant mes recommandations, dans le bon gouvernement de son royaume et le respect de la hiérarchie de la Sainte Eglise de Dieu, qu'aux bénédictions de l'Esprit-Saint déjà répandues sur la tête royale s'ajoute la plénitude des bénédictions divines.      
Que de cette race sortent des rois et des empereurs qui, confirmés dans la Vérité et la Justice pour le présent et pour l'avenir, suivant la volonté du Seigneur pour l'extension de la Sainte Eglise, puissent régner et augmenter tous les jours leur puissance et méritent ainsi de s'asseoir sur le trône de David dans la céleste Jérusalem où ils règneront éternellement ».

Puisse-t-il arriver assez tôt, ce jour où le corps neuf fois oint du chrême céleste, notre bien-aimé Roi s’entendra dire par son consécrateur à trois reprises ces paroles rituelles tirées des Saintes Écritures : Vivat Rex in aeternum ! (I Reg I, 31). Ainsi soit-il.

 


[1] « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres ».



09/06/2016
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