L'Ami de la Religion et du Roi

L'Ami de la Religion et du Roi

Hommage à S. Léon III

816 - 12 juin - 2016

12e centenaire de la mort de saint Léon III

 

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Couronnement de saint Charlemagne comme empereur d'Occident, le 25 décembre 800 à Rome par saint Léon III.

Dom Guéranger, L'Année liturgique

XII JUIN. SAINT LÉON III, PAPE ET CONFESSEUR

 

Voici qu'un parfum de Noël arrive jusqu'à nous sous les feux de la glorieuse Pentecôte. Léon III, montant de cette terre, la laisse embaumée du souvenir de l'auguste jour où l'Enfant-Dieu voulut manifester par lui la plénitude de sa principauté sur les peuples. La fête de Noël de l'an 800 vit proclamer le Saint-Empire. La pauvreté, l'obscurité qui, huit siècles auparavant, présidaient à la naissance du Fils de Dieu, avaient pour but d'attirer nos cœurs ; mais cette faiblesse, toute de condescendance et de tendresse, était loin d'exprimer le mystère entier du Verbe fait chair. L'Eglise le redit chaque année, au retour béni de cette nuit d'amour : « Un petit enfant nous est né, portant sur son épaule le signe de la principauté ; il sera appelé l'Admirable, le Fort, le Père du siècle futur, le Prince de la paix ». Car c'est la paix qui derechef resplendit en ce jour sur le Cycle sacré, la paix du Christ vainqueur et roi sans conteste ; mieux encore que Jean de Sahagun, Léon III mérite en ce point les hommages du peuple fidèle. Sylvestre nouveau d'un autre Constantin, par lui seulement la victoire du Verbe divin se révèle absolue.

 

Successivement le Christ a triomphé des faux dieux, du césarisme byzantin, des peuples barbares. Une société nouvelle apparaît, gouvernée par des princes qui reconnaissent tenir de l'Homme-Dieu leurs couronnes. Au vieil empire romain fondé sur la force, au césarisme étreignant le monde et le broyant plutôt qu'il ne l'unissait dans l'étau de fer de sa domination, va succéder la confédération des nations baptisées qui s'appellera la Chrétienté. Mais d'où viendra l'unité à ce grand corps ? De tous ces princes, égaux par la naissance et les droits, quel sera le chef ? Sur quel fondement doit s'établir sa primauté ? Qui suscitera, qui révélera l'élu du Seigneur, et l'oindra d'une onction si puissante que jamais les plus puissants rois ne songent à lui disputer la première place dans leurs conseils ? L'Esprit-Saint, planant sur les peuples ainsi qu'au début de la Création sur les eaux ténébreuses, a longuement élaboré cette autre Création qui doit, elle aussi, attester la gloire de notre Emmanuel ; l'empire nouveau est maintenant préparé ; il naîtra comme de lui-même, et sans effort, des circonstances que l'éternelle Sagesse avait divinement ordonnées dans sa force et dans sa douceur.

 

Seule jusqu'ici, entre les royaumes chrétiens, s'élève la primauté incontestée du pouvoir spirituel. Plus faible que tous, le successeur de Pierre voit le monde à ses pieds ; la ville des Césars est devenue la sienne ; par lui, Rome commande toujours aux nations. Néanmoins son autorité désarmée doit compter avec la violence dont les assauts, toujours possibles, ont plus d'une fois déjà mis en péril le patrimoine consacré par les siècles à assurer l'indépendance du vicaire de l'Homme-Dieu. Elle-même, depuis qu'elle apparaît ainsi dans sa sublime grandeur, la puissance spirituelle devient l'objet d'ambitions sacrilèges, toutes prêtes aux plus noires perfidies. Léon III vient d'en faire en personne la sinistre expérience. Un seigneur laïque et des clercs indignes, unissant leurs communes convoitises, ont attiré le pontife dans un guet-apens ; le corps meurtri et sanglant, les yeux crevés, la langue arrachée, il n'a recouvré la parole et la vue, il n'a conservé la vie, que par le plus éclatant des miracles. Rome entière, témoin du prodige, s'est répandue en actions de grâces ; Dieu même, cette fois, a délivré son christ ; mais les sicaires n'en restent pas moins les maîtres de la ville, jusqu'à ce que l'armée du roi des Francs ramène en triomphe dans son palais la noble victime. Triomphe glorieux, mais qui, à lui seul, ne garantit point l'avenir : d'autres déjà t’ont précédé, également dus par l'Eglise romaine au dévouement de sa Fille aînée toujours prête au premier appel ; or, le bras protecteur une fois éloigné, l'œuvre de restauration à peine accomplie, de nouvelles trames se reformaient bientôt, à l'extérieur ou dans Rome-même, pour l'usurpation des droits spirituels ou temporels de la papauté. Des rives du Bosphore, les successeurs de Constantin ne savent plus qu'applaudir à ces intrigues, et soudoyer les conspirateurs et les traîtres.

 

Une telle situation ne saurait se prolonger. Le pontife souverain doit chercher aux grands intérêts dont la garde lui est confiée, une sûreté moins précaire ; la paix du monde chrétien, la paix des âmes et des nations, demande que la première autorité qui soit sur la terre ne reste pas à la merci d'incessants complots. Il ne suffit pas même qu'au jour de l'épreuve, et pour le temps qu'elle peut durer, le vicaire de Jésus-Christ soit assuré de la fidélité d'une nation ou d'un prince ; l'état présent de la société réclame une institution permanente qui puisse, à Rome, non seulement réparer, mais prévenir les coups de la force ou de la perfidie.

 

Déjà sans doute, Pépin le Bref, en abandonnant ses conquêtes d'Italie au Siège apostolique, a constitué sans limites aucunes la souveraineté temporelle des pontifes romains; l'usage du glaive pour sa défense appartient au Pape de plein droit, comme à tout prince dans ses Etats ; mais, en dehors de l'impossibilité absolue d'en agir autrement, l'emploi personnel de la force armée répugne au successeur de l'Apôtre établi par l'Homme-Dieu ici-bas comme le vicaire de son amour. Ne craignons point cependant pour le maintien des droits sacrés dont il répond devant les hommes et devant Dieu. Roi lui-même, le successeur de Pierre choisira, parmi ces rois d'Occident qui se font gloire d'être ses fils, un prince auquel il puisse confier d'office la protection et la défense de l'Eglise. Le chef de la milice spirituelle des élus, le portier du ciel, le dépositaire de la grâce et de l'infaillible vérité, conviera ce prince à l'honneur de son alliance : alliance sublime, dont la légitimité l'emportera sur celle de tous les traités conclus entre les puissants de ce monde, parce que les droits qu'elle a pour but de garantir sont ceux du Roi des rois dans son représentant, du Seigneur des seigneurs ; alliance aux redoutables devoirs, mais en même temps aux privilèges merveilleux pour l'élu qu'elle appelle. La noblesse de la race, l'étendue des possessions, la gloire des combats, l'éclat du génie, ont beau  relever un prince ; sa grandeur part de la terre, et ne dépasse point la mesure de l'humanité. Mais l'allié des pontifes voit sa dignité s'élever jusqu'au ciel, où résident les intérêts dont il assume la garde filiale. Protecteur attitré de sa mère l'Eglise, sans empiéter sur le domaine des autres rois, ses égaux naguère, sans attenter à leur indépendance, il aura néanmoins le devoir et en conséquence le droit de porter son glaive partout où l'autorité spirituelle a des droits en souffrance, ou réclame son concours pour l'accomplissement de sa mission d'enseigner et de sauver les âmes. Universel en ce sens est son pouvoir, parce qu'universelle est aussi la mission de la sainte Eglise. Si réel est ce pouvoir, si distinct de tout autre, qu'une couronne nouvelle devra s'ajouter pour l'exprimer à celle qu'il tenait de ses pères, et qu'une onction différente de l'onction royale manifestera dans sa personne à tous les rois le chef du Saint-Empire, de l'empire romain renouvelé, agrandi, sans autres bornes que celles du domaine assigné par Dieu le Père en ce monde à son Fils incarné.

 

Car c'est bien l'empire illimité du Fils de Dieu né de Marie, qui se dévoile ainsi dans sa plénitude admirable. Lui seul possède en toute vérité, par droit de naissance et par droit de conquête, l'universalité des nations ; lui seul peut déléguer, pour son Eglise et par elle, une telle puissance aux rois. Qui nous dira la grandeur de ce jour où, prosterné devant l'Enfant-Dieu, le plus grand prince qui fut jamais, Charlemagne, vit ses gloires antérieures comme éclipsées par l'éclat du titre inattendu qui l'instituait lieutenant du nouveau-né couché dans la crèche ! Près des restes du premier pape, crucifié par les ordres du césar Néron, Léon III, de sa pleine autorité, reconstituait l'empire ; au nom de Pierre et sur sa tombe, il renouait la chaîne brisée des Césars. Aux yeux des peuples désormais, selon le langage consacré par l'usage des pontifes en leurs bulles, le pape et l'empereur apparaîtront comme les deux astres dirigeant la marche du monde : le pape, expression fidèle du Soleil de justice; l'empereur, tirant son éclat du rayonnement que projette sur lui le pontificat suprême.

 

De parricides révoltes viendront trop souvent, dans la suite, tourner contre l'Eglise le glaive qui devait la défendre ; mais elles aussi montreront à leur manière que, de l'aveu de tous, la papauté est bien, dans ces temps, la seule source de l'empire. On verra les tyrans de la Germanie, rejetés comme indignes par le pontife romain, s'emparer violemment de la Ville éternelle et créer des antipapes dans le seul but de pouvoir, par ces faux vicaires de l'Homme-Dieu, être armés soldats de saint Pierre sur le tombeau du prince des Apôtres. Tant il est vrai que du Siège apostolique relevait toute grandeur pour la société d'alors ! Les abus, les crimes, qui se rencontrent partout dans l'histoire de l'humanité, ne doivent pas faire oublier à des Chrétiens que la valeur d'une époque et l'importance d'une institution se mesurent, pour l'Eglise et pour Dieu, au progrès dont la vérité leur est redevable. Alors même que l'Eglise souffrait de la violence des empereurs intrus ou véritables, elle se réjouissait grandement de voir son Epoux glorifié par la foi des nations reconnaissant qu'en lui résidait toute puissance. Enfants de l'Eglise, jugeons du Saint-Empire comme l’a fait notre Mère : il fut la plus haute expression de l'influence et du pouvoir des papes ; c'est dans cette glorification du Christ en son vicaire que subsista durant mille ans la Chrétienté. 

 

L'espace nous manque pour rapporter ici, dans leur étendue, les magnificences de la fonction liturgique consacrée durant le moyen âge à créer un empereur. Les Ordres romains qui nous  en ont conservé le détail, sont pleins des plus riches enseignements où se révèle avec clarté la pensée de l'Eglise. Le  futur  lieutenant du Christ, baisant les pieds du vicaire de l'Homme-Dieu,  formulait d'abord sa profession : il  « garantissait, promettait et jurait fidélité à Dieu et au bienheureux Pierre, s'engageant pour le reste de sa vie sur les saints Evangiles à la protection et défense de l'Eglise romaine et de son chef en tous leurs besoins ou intérêts, sans fraude ni mal engin, selon son pouvoir et sa science ». Venait ensuite l'examen solennel de la foi et des mœurs de l'élu, presque identique de tout point à celui qui précède au Pontifical la consécration des évêques. 

 

L'Eglise ayant donc pris ses sûretés au sujet de celui qui devait être pour elle comme l'évêque du dehors, alors seulement avait lieu l'ordination impériale. Pendant que le Seigneur apostolique revêtait ses ornements  pour la célébration des Mystères, deux cardinaux revêtaient lui-même l'empereur élu de l'amict et de l'aube ; puis ils le présentaient au  Pontife qui le faisait clerc, et lui concédait pour la cérémonie de son couronnement l'usage de la tunique, de la dalmatique et du pluvial avec la mitre et les chaussures pontificales. L'onction du prince était réservée au cardinal évêque d'Ostie, consécrateur attitré des empereurs et des papes. Mais le vicaire de Jésus-Christ remettait lui-même au nouvel empereur l'anneau, sceau infrangible de sa foi ; le glaive représentant celui du Seigneur des armées, du Très-Puissant chanté dans le psaume ; le globe et le sceptre, images de l'universel empire et de l'inflexible justice du Roi des rois ; la couronne enfin, signe de la gloire que réservait dans les siècles des siècles à sa fidélité ce même Fils de Dieu dont il était la figure. C'était pendant le Sacrifice qu'avait lieu la tradition de ces augustes symboles. A l'Offertoire, l'empereur déposait le pluvial et les insignes de sa dignité nouvelle ; en simple dalmatique, il venait à l'autel, et y remplissait près du pontife souverain l'office de sous-diacre, comme serviteur de la sainte Eglise et premier représentant du peuple chrétien. Plus tard, l'étole lui fut donnée ; en 1530, au jour de son couronnement, Charles-Quint assista Clément VII en qualité de diacre, présentant au pape la patène et l'hostie et offrant le calice avec lui.

 

Le jour de Noël de l'an 800 ne vit pas se déployer tous ces rites splendides, qui ne se complétèrent qu'avec les années et les siècles. Léon III avait jusqu'au dernier moment tenu secret le projet grandiose qu'il méditait en son cœur. Mais ce n'en fut pas moins un des instants les plus solennels de l'Histoire, que celui où Rome, à la vue de la couronne d'or posée par son pontife au front d'un césar nouveau, fit retentir ses acclamations : « A Charles, très pieux auguste couronné de Dieu, au grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire ! ». Cette création d'un empire par la seule puissance et volonté du pontife suprême, en un tel jour, et pour le seul service des intérêts de l'Emmanuel, est bien le complément qu'attendait la naissance du Fils de Dieu. Quand reviendra l'auguste solennité, rappelons-nous l'œuvre de saint Léon III, et nous comprendrons mieux les touchantes antiennes par lesquelles l'Eglise ouvre la fête : « Le Roi pacifique a fait paraître sa grandeur ; il a montré sa gloire, ce Roi pacifique, au-dessus de tous les rois de la terre entière ». 

 

Nous  empruntons au Propre de la ville de Rome le récit de la vie du saint Pape. 

Léon, troisième du nom, naquit à Rome et eut pour père Asuppius. Il fut élevé dès son enfance dans les dépendances de l'Eglise patriarcale de Latran, et formé à toutes les sciences divines et ecclésiastiques. Moine de saint Benoit, puis prêtre cardinal, il fut enfin, d'un accord unanime, créé souverain pontife le jour-même de la mort d'Adrien, l'an sept cent quatre-vingt-quinze. Il occupa le siège vénéré de saint Pierre vingt ans, cinq mois et dix-sept jours.

Il fut dans le pontificat ce qu'il s'était montré avant son élévation, plein de bienveillance et de douceur , adonné à Dieu, charitable au prochain, prudent dans les affaires. Il fut le père des pauvres et des malades, le défenseur de l'Eglise, le promoteur du culte divin. Pour Jésus-Christ et l'Eglise son zèle entreprit les plus grandes choses, et sa patience supporta les dernières extrémités. Laissé à demi-mort par des impies, les yeux crevés, couvert de blessures, il se trouva guéri le lendemain par un insigne miracle ; ses prières obtinrent la vie aux parricides auteurs de l'attentat. Il déféra à Charlemagne roi des Francs l'Empire romain. Il construisit un vaste hospice pour les étrangers, et consacra aux pauvres son patrimoine avec d'autres biens. Les basiliques de Rome, surtout celle de Latran, dans le palais de laquelle il bâtit le triclinium célèbre entre tous, ces édifices sacrés et d'autres encore, furent comblés par lui de tant de richesses précieuses, qu'on peut à peine le croire. Enfin il couronna sa vie si pieuse par une sainte mort, la veille des ides de juin, l'an du Seigneur huit cent seize ; on l'ensevelit au Vatican.

Chargé par le lion de Juda d'achever sa victoire, vous avez, ô Léon, constitué son règne, proclamé son empire. Les apôtres avaient prêché, les martyrs versé leur sang, les confesseurs travaillé et souffert, pour le grand jour où il vous fut donné de couronner ce travail de huit siècles ; maintenant, et par vous, l'Homme-Dieu domine au sommet de l'édifice social, non seulement comme pontife en son vicaire, mais comme seigneur et roi dans son lieutenant, le défenseur armé de la sainte Eglise, le chef civil de la Chrétienté. Votre oeuvre durera autant que le Père souverain laissera la gloire de son Fils rayonner dans son plein éclat sur le monde. 

 

Après mille ans, quand la divine lumière sera devenue trop forte pour leurs yeux lassés et souillés, les hommes se détourneront de l'Eglise et renieront ses œuvres. Ils remplaceront Dieu par eux-mêmes, la puissance du Christ par la souveraineté populaire, les institutions nées du travail des siècles par l'instabilité de leurs chartes improvisées, l'union du passé par l'isolement des peuples et l'anarchie dans chaque nation ; dans ce siècle de ténèbres, ils nommeront lumières les utopies de leur cerveau affolé, ils appelleront progrès le retour au néant. Le Saint-Empire alors cessera d'être ; il ne sera plus, comme la Chrétienté, qu'un nom dans l'Histoire. Mais l'Histoire elle-même cessera bientôt ; car le monde approchera du terme de ses destinées.

 

Votre gloire sera grande dans les siècles des siècles, ô vous par qui l'éternelle Sagesse manifesta la grandeur de ses vues merveilleuses. Docile instrument de l'Esprit-Saint pour la glorification de notre Emmanuel, la fermeté n'eut d'égale en vous que la mansuétude ; et cette humble douceur attira sur vous, dans son œuvre de conquête, les regards de l'Agneau dominateur de la terre. Comme lui, sous les coups de la trahison, priant pour vos bourreaux, vous dûtes passer un jour par l'humiliation, par le broiement et l'angoisse de la mort ; mais c'est à cause de cela que vous furent données à distribuer les dépouilles des forts, et que, des siècles durant, la volonté du Seigneur s'exécuta par votre conduite, selon le plan que vous aviez tracé.

 

Même en nos temps indignes de vous, bénissez la terre. Fortifiez ceux que l'universelle apostasie n'a point encore ébranlés. Que du moins leur foi reste pleinement acquise au Christ. Eloignez d'eux avant tout la fatale erreur d'un libéralisme sans fondement dans l'Evangile et dans l'Histoire, et qui prétend rester chrétien en déniant au Fils de Dieu la reconnaissance de sa principauté sur toute chair. Quelle insulte au Père ! Quelle inintelligence de la divine Incarnation ! Mais, en même temps, quelle indélicatesse peut inspirer à ces hommes, qui se disent dévoués au Seigneur, le choix d'un tel moment pour formuler de pareils principes ? Etrange réparation au Cœur sacré pour la révolte des peuples !

 

Faites-leur comprendre, ô saint pontife, que le salut n'est point en de mensongers compromis avec les rebelles ; que le temps est proche où s'imposera le règne de Dieu, où le soulèvement des nations contre le Seigneur et contre son Christ tombera sous la moquerie de Celui qui habite dans les cieux. Personne alors ne contestera plus l'origine du pouvoir. Heureux, en ce jour de la vengeance, quiconque aura gardé au Roi le serment de son baptême ! Comme le prophète de Pathmos, ses fidèles le reconnaîtront facilement, quand le ciel s'ouvrira pour lui livrer passage, lorsqu'il viendra écraser les nations ; car toutes les couronnes du monde seront sur sa tête, et il portera écrit sur le vêtement de son humanité : Roi des rois, et Seigneur des seigneurs.



13/06/2016
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