L'Ami de la Religion et du Roi

L'Ami de la Religion et du Roi

Bâtisseurs de cathédrale - lettre mensuelle aux membres de la Confrérie Royale, 25 juin 2016.

Permettez-moi, chers Amis, membres et sympathisants de la Confrérie Royale, de m'adresser à vous aujourd'hui en vous rapportant un pieux exemple qui me fut donné à moi-même par l'un de mes conseillers spirituels lorsque j'étais novice... (cela ne date donc pas d'hier !!!).

 

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On raconte que, au temps où, selon la fameuse expression du moine Raoul le chauve (Rodulfus Glaber) « le monde (…) se revêtait d'un blanc manteau d'églises », un roi pieux et zélé pour la gloire du Très-Haut vint visiter le chantier de la cathédrale dont il avait ordonné la reconstruction.

S'approchant des tailleurs de pierre, il demanda ce qu'il faisait à l'un d'eux qui, l'oeil éteint, lui répondit dans un soupir : « Oh ! Je ne fais finalement rien d'autre que casser des pierres. Je les casse certes selon une certaine technique qui va faire que le résultat apparaîtra ouvré, mais ce n'est pourtant rien d'autre que cela : je casse des pierres... »

Le roi ne dit mot et s'en fut vers un deuxième auquel il posa la même question. L'homme lui déclara, l'oeil dur et la mâchoire crispée : « Pour être honnête avec votre Majesté, je dois dire que je suis en train de trimer pour gagner mon pain et celui de ma famille... »

Arrivant à un troisième, le roi l'interrogea de la même manière : « Que fais-tu ? » Et ce tailleur de pierre-là, levant vers son souverain un regard qui semblait avoir pris à la flamme des cierges l'intensité de leur ferveur, répondit d'une voix émue : « Sire, je construis pour Dieu une cathédrale... »

 

Ces trois tailleurs de pierre étaient en train d'accomplir le même travail : ils préparaient des tronçons de colonne, absolument identiques en apparence, qui devraient ensuite être assemblés ; mais un seul avait su donner aux gestes pénibles et répétitifs de ce travail la plénitude de sa dimension et sa valeur spirituelle, confinant à l'éternité.

Il était pourtant bien évident que lui aussi ne faisait apparemment rien d'autre que « casser des pierres selon une certaine technique », que lui aussi avait à gagner son pain et celui de sa famille ; mais au-delà du voile des perceptions immédiates et des impressions trop terrestres, son âme vivait intensément de la réalité spirituelle à laquelle ces gestes pénibles et répétitifs, ce travail assurant sa subsistance et celle des siens, étaient ordonnés : l'édification du Temple terrestre où pourrait se déployer le culte de Dieu par la liturgie de l'Eglise, anticipation et figure de la liturgie céleste.

 

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Membres de la Confrérie Royale, conscients qu'il n'y aura pas de restauration monarchique authentique sans restauration spirituelle, nous sommes des « travailleurs de l'ombre » : il ne nous appartient pas de briller aux yeux du monde, nous ne briguons pas les honneurs terrestres, nous n'avons pas d'autre ambition que d'oeuvrer – dans notre humble mesure - au renouveau du Royaume de France dans toute la plénitude de sa vocation, en pleine conformité avec les Lois Fondamentales que la divine Providence a voulues pour lui.

Membres de la Confrérie Royale, nous sommes de petits tailleurs de pierre sur le chantier de construction d'un édifice spirituel qui doit rendre une grande gloire à Dieu et contribuer à ce qu'Il soit davantage connu et aimé : la restauration de la monarchie capétienne traditionnelle.

Membres de la Confrérie Royale, nous voyons au-delà des apparences et des contingences terrestres ; et nous avons conscience que tous les petits gestes du quotidien, toutes nos pauvres mais ferventes prières formulées dans la foi et l'espérance, tous les sacrifices offerts en secret et déposés dans le divin Coeur de Notre-Seigneur Jésus-Christ par la médiation de notre très douce Dame Marie et des Saints de France, nos intercesseurs, peuvent devenir des pierres de taille entrant dans la reconstruction de la cathédrale royale.

 

Il nous faut pour cela sans cesse, chaque jour et à chaque heure du jour, surnaturaliser notre regard : faire tout ce que nous avons à faire - et le bien faire - avec la flamme intérieure et la ferveur d'amour qui nous font affirmer : je ne casse pas des cailloux, je ne gagne pas simplement mon pain, mais je construis la cathédrale !

 

Point de lassitude, point de routine, point de ronronnement assoupi dans la récitation de nos trois angélus quotidiens augmentés de l'oraison pour le Roi !

Point de lassitude, point de routine, point de ronronnement assoupi dans l'offrande enthousiaste de la journée du 25 de chaque mois.

Point de lassitude, point de routine, point de ronronnement assoupi dans tout ce qui peut apporter un petit plus dans ce combat spirituel pour lequel nous nous sommes engagés, afin que Monseigneur le duc d'Anjou, de jure Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XX, reçoive toutes les grâces qui lui sont nécessaires et se montre pleinement réceptif aux inspirations célestes.

 

Cela est d'autant plus nécessaire et plus urgent que les temps que nous vivons pourraient voir survenir des bouleversements humains (ou inhumains) déterminants.

 

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Coeur

 

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Brèves :

 

  1. Le pèlerinage légitimiste des 4 et 5 juin derniers au Puy-en-Velay a été un très beau moment de ferveur et de grâces. Les textes de la causerie spirituelle et des homélies ont déjà été publiés dans ce blogue (voir les précédentes publications). Nous vous invitons à ne pas en rester à une lecture superficielle mais à les relire et à les approfondir, à les méditer.

    Le Président du Cercle Légitimiste du Vivarais a rédigé un compte-rendu détaillé de ce pèlerinage pour « la Gazette Royale », bulletin trimestriel de l'UCLF, que nous pourrons aussi publier dans ces pages, pour mémoire, mais cela reste un peu anecdotique en comparaison des grâces spirituelles certaines qu'il est souvent difficile de publier mais dont nous recevons les échos : nous avons voulu - pour que tous en rendent grâces à Dieu - publier le témoignage de cette guérison inexpliquée d'un glaucome (cf. supra), mais il faut aussi avoir conscience qu'il y a eu des grâces spirituelles profondes qui sont peut-être bien plus merveilleuses...

     

  2. Nous sommes particulièrement heureux des engagements officiels dans la Confrérie Royale, par la consécration à la Couronne de France, prononcés à l'offertoire de la Sainte Messe du samedi lors de ce pèlerinage jubilaire ; nous savons que d'autres personnes – qui ne pouvaient être présentes au Puy-en-Velay - aspirent de toute leur âme à ce vœu. Nous réfléchissons aux moyens qui peuvent être mis en œuvre dans les prochains mois pour répondre aux attentes de ces « postulants » que nous remercions de leur patience et qui, dès à présents, peuvent bien évidemment vivre cet engagement dans le secret de leur cœur.

     

  3. Beaucoup de participants souhaitent ardemment voir se reproduire de semblables pèlerinages, particulièrement propres à entretenir l'espérance légitimiste et à fortifier les âmes dans leurs engagements spirituels... Le prochain jubilé du Puy aura lieu dans... 141 ans !!!
    Aussi, sans attendre cette échéance, est-il tout-à-fait envisageable, avec l'aide des membres et sympathisants de notre Confrérie Royale, d'organiser des rassemblements spirituels - même modestes - en telle ou telle autre province du Royaume, en fonction des opportunités fournies par les anniversaires liés à notre histoire spirituelle et royale.
    C'est aussi à vous de nous faire part de vos suggestions et de nous signaler les événements qui pourraient se prêter à ces manifestations de la Confrérie Royale. Nous ne pouvons bien sûr promettre que nous répondrons à tout, mais nous vous assurons qu'en fonction de nos propres limites et disponibilités nous étudierons chaque proposition...

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24/06/2016
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